Vivre en couple : un luxe pour plusieurs prestataires de l'aide sociale

S'unir et s'appauvrir
Photo : Ici Radio-Canada
Victime d'un accident il y a huit ans, Monique Girard est maintenant inapte à travailler. Elle reçoit donc des prestations d'aide sociale.
Il y a quelques années, elle a voulu emménager avec son conjoint, mais elle a dû y renoncer.
« En allant habiter avec lui, j'étais coupée de 300 $. Ça fait qu'on a préféré rompre. On avait trop peur d'être coupés », dit-elle.
Des situations comme celle-ci, le coordonnateur du Lieu d'actions et de services travaillant dans l'unité avec les sans-emploi (L.A.S.T.U.S.E.) en gère toutes les semaines.
Selon Sylvain Bergeron, le gouvernement devrait abolir la clause sur la vie maritale dans le programme d'aide sociale.
« Quand il nous considère en couple, il envoie un chèque de 300 $ à 400 $ de moins que quand on a chacun notre chèque. Mais il l'envoie à une seule personne. »
Le député et candidat à la direction du Parti québécois, Bernard Drainville, entend l'organisme. Il affirme vouloir modifier le programme d'aide sociale.
« Ensemble, on peut s'entraider. Cette logique s'applique à l'ensemble des êtres humains en général, mais dans le cas de deux assistés sociaux, de deux prestataires de l'aide sociale, on dirait que ça ne s'applique pas. L'État dit non, toi t'es méchant, c'est pas bien que tu tombes en amour. On va te couper 200 $. Ça a fait son temps », soutient-il.
En attendant de voir changer les choses, Monique Girard compte lutter pour aider les femmes dans sa situation. Elle adresse un cri du cœur au gouvernement.