Aide médicale à mourir : la Saskatchewan reste prudente

Personne en fin de vie
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Le premier ministre saskatchewanais, Brad Wall, ne veut pas se prononcer sur la décision de la Cour suprême autorisant le suicide assisté avant d'en savoir davantage sur les implications du jugement pour les provinces.
Comme toutes les provinces, la Saskatchewan doit examiner en détail [le jugement de la Cour suprême].
Le plus haut tribunal au pays a invalidé vendredi l'article du Code criminel qui interdit à un médecin d'aider quelqu'un à s'enlever la vie dans certaines circonstances. Les adultes pourront donc demander de l'aide médicale à mourir s'ils remplissent certaines conditions.
Le fédéral et les provinces ont 12 mois pour adapter leur législation. Le Collège des médecins et des chirurgiens de la Saskatchewan rappelle cependant à ses membres que l'aide médicale à mourir demeure un acte criminel jusqu'à ce que la déclaration d'invalidité entre en vigueur.
Ce que l'on veut, ce qu'on espérait, va être la loi au Canada dorénavant.
Une décision historique qui ne laisse personne indifférent
La directrice de l'organisme Mourir dans la dignité Canada, Françoise Hébert, espère que les provinces amélioreront les services palliatifs et permettront à une petite minorité de personnes mourantes, l'aide médicale à mourir.
« Chaque province devra établir un système, des règlements pour assurer qu'une personne ici, en Saskatchewan, pourra de fait exercer ce droit d'une aide médicale à mourir », affirme Mme Hébert.
Le droit de choisir est l'argument central, pour le directeur général du centre de soins palliatifs Greystone Bereavement, Dennis Coutts. « Je sens que chaque Canadien a le droit de prendre cette décision pour lui-même. Elle lui appartient et tous ont le droit de faire leur propre choix », souligne-t-il.
Toutefois, pour certains groupes religieux, même si la décision impose plusieurs conditions et restrictions, elle n'assure pas une mort dans la dignité. « Les soins palliatifs sont là pour aider à soulager. Justement, c'est ça le but [soulager], ce n'est pas donner la mort à la personne. Je crois que la médecine est capable de soulager jusqu'à la fin », fait valoir Geneviève Ferron, petite sœur servante dans la Famille Myriam, une communauté religieuse catholique.