Les élèves non vaccinés seront bannis temporairement de l'école à Toronto

Un enfant atteint de rougeole.
Photo : La Presse canadienne / Presse canadienne
Aucun élève non vacciné ne pourra aller en classe s'il y a une éclosion de rougeole à son école, indiquent les autorités de la santé publique de Toronto.
Cette mesure extraordinaire est prise alors que six cas d'infection ont été confirmés dans la métropole canadienne au cours des dernières semaines.
Jusqu'à maintenant, quatre adultes torontois ont contracté le virus ainsi que deux enfants de moins de 2 ans. Une femme de la région du Niagara a également contracté la maladie.
Les autorités précisent qu'il s'agit de cas non reliés, que ces personnes proviennent de familles différentes, ce qui est inquiétant selon le spécialiste des maladies infectieuses Michael Gardam, du Réseau universitaire de santé de Toronto.
« Normalement à Toronto, on a quelques cas de rougeole par année. Habituellement, des gens qui ont voyagé à l'étranger. Le fait qu'on a cinq cas non liés au voyage est très inhabituel. »
Le Dr Gardam s'attend à voir d'autres cas d'infection. Il précise qu'une personne peut être contagieuse même avant de présenter des symptômes.
La seule protection actuelle : une double dose de vaccin, qui protège plus de 95 % des personnes vaccinées.
Les écoles de Toronto exigent une preuve de vaccination lors de l'inscription des enfants. Mais certains élèves non vaccinés sont admis quand même à la suite d'une objection des parents pour des raisons religieuses ou morales. Selon la nouvelle politique, ces élèves exemptés ne pourront aller en classe s'il y a un cas de rougeole à leur école.
Le bureau de la santé publique de Toronto prévient par ailleurs les parents qui comptent se rendre aux États-Unis avec leur enfant que plusieurs États sont aux prises avec des éclosions de rougeole.
Bannir les non-vaccinés?
Les deux tiers des Ontariens pensent que les garderies devraient bannir les enfants qui n'ont pas été vaccinés, selon un nouveau sondage de la firme Mainstreet Technologies. Parmi les répondants, 58 % pensent qu'il n'est pas du ressort des parents de décider si leur enfant doit être vacciné ou pas. Toutefois, 20 % des Ontariens sondés croient que les vaccins peuvent causer l'autisme. Le sondage a été réalisé le 4 février auprès de plus de 3000 résidents de la province. Sa marge d'erreur est de 1,78 %.
Cas dans la région de Niagara
Un premier cas d'infection dans la région de Niagara avait aussi été signalé hier. Il s'agit d'une femme dans la vingtaine, qui est traitée à l'Hôpital général de Niagara Falls.
Les autorités disent qu'elle n'était pas vaccinée.
On ne sait pas comment elle a contracté le virus, mais elle avait visité Toronto à deux reprises à la fin du mois de janvier, alors que les quatre premiers cas de rougeole étaient signalés dans la métropole. Elle n'a pas voyagé à l'étranger durant cette période.
Les autorités de santé publique de la région de Niagara vont offrir le vaccin contre la rougeole dans des cliniques de la région.
Le taux de vaccination des élèves d'âge scolaire au primaire dans la région de Niagara est de 85 %. Les autorités disent que ce n'est pas suffisant pour éviter une possible propagation du virus.
Cas possibles au Québec
Pendant ce temps, au Québec, on attend les résultats de tests de dépistage effectués sur huit personnes de la région de Lanaudière soupçonnées d'être infectées.
Ces personnes sont toutes reliées, et l'une d'entre elles aurait contracté la rougeole à l'extérieur de la province, a indiqué la porte-parole de la santé publique Pascale Lamy.