Le fédéral vendra-t-il le reste de ses actions de GM?

Camaro assemblée à Oshawa
Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn
Alors que le gouvernement ontarien s'est départi de l'ensemble de ses actions de General Motors (GM), Ottawa reste vague quant à ses intentions.
Une source au ministère fédéral des Finances indique que « le gouvernement gère ses actions de GM de façon à assurer les meilleures recettes possibles pour les contribuables canadiens ».
Les gouvernements ontarien et fédéral avaient obtenu des dizaines de millions d'actions de GM en 2009, en échange d'un investissement de plus de 10 milliards de dollars, pour sauver le constructeur de la faillite.
L'Ontario avait vendu une partie de ses actions en 2012. Ottawa en avait fait de même en 2013.
Le gouvernement ontarien a vendu le reste de ses actions cette semaine, alors que la province fait face à un déficit de 12,5 milliards en 2014-2015.
Pour renflouer les coffres de l'État?
Les recettes de la vente, qui se chiffrent à 1,1 milliard, iront au plan d'infrastructure provincial. « L'annonce représente une étape importante pour dégager la valeur des biens de la province en vue de continuer à stimuler l'économie et à investir dans l'infrastructure publique », indique le ministre ontarien des Finances, Charles Sousa.
À Ottawa, une source au ministère des Finances se contente de dire que le gouvernement a indiqué dans son Plan d'action économique 2014 qu'il se départirait de ses actions de GM « promptement, mais tout en maximisant leur valeur pour les contribuables canadiens ».
Une chose est sûre, selon le chroniqueur automobile Benoit Charette, l'industrie canadienne de l'auto est à la croisée des chemins.
« Si le Canada n'a rien d'autre à offrir que du travail de qualité, ce n'est pas assez. Il faut aussi donner des congés de taxes, subventionner les emplois pour les garder. »
La valeur actuelle des actions de GM détenues par Ottawa se chiffre à plus de 2,6 milliards, des fonds qui pourraient aider les conservateurs à présenter un budget équilibré au printemps.
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Risque pour les travailleurs?
Pour sa part, le syndicat Unifor, qui représente les travailleurs canadiens de l'automobile, s'inquiète de la perte d'influence sur GM qu'aurait une telle vente d'actions, alors que l'avenir des installations du constructeur à Oshawa est incertain et presse le gouvernement fédéral de ne pas vendre ses parts dans General Motors.
Le président du syndicat, Jerry Dias, a critiqué la décision de l'Ontario de se départir de ses actions. « C'est précisément le mauvais moment de vendre », selon lui.
Vendre serait la pire chose à faire, selon l'économiste Jim Standford, d'Unifor. En restant actionnaire selon lui, « le gouvernement fédéral pourrait faire pression sur GM pour qu'il réinvestisse au Canada ». C'est urgent, croit Jim Stanford, parce que trois modèles populaires de GM ne seront plus fabriqués au Canada d'ici un an. Au même moment, l'obligation pour le constructeur de conserver au Canada 16 % de sa production nord-américaine disparaitra.
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Selon une analyse du Globe and Mail, le titre de GM devrait grimper jusqu'à 53 $ pour que les gouvernements ontarien et fédéral récupèrent l'ensemble de la valeur de l'aide financière accordée au constructeur en 2009. L'action de GM se négocie actuellement à environ 36 $US.