Les Premières Nations du Manitoba ont les pires conditions de vie du Canada

Une maison dans la réserve autochtone de Wasagamack situé à environ 600 km au nord de Winnipeg
Photo : Karen Paul/Ici Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les Premières Nations du Manitoba sont les Canadiens qui vivent dans les pires conditions, révèlent des documents du gouvernement fédéral.
Des rapports internes du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord démontrent que les Autochtones du Manitoba sont les plus à risque de grandir dans la pauvreté, d'abandonner l'école, de dépendre de l'aide sociale, de vivre dans des logements délabrés et d'être victimes de violence familiale.
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Leur espérance de vie est également de huit ans plus courte que celle des autres Manitobains.
Les dix rapports régionaux datés de 2012 à 2014 exposent les conditions de vie déplorables dans les réserves manitobaines.

Les Premières Nations du Manitoba sont les Canadiens qui vivent dans les pires conditions, révèlent des documents du gouvernement fédéral.
Photo : ICI Radio-Canada
Alors que 25 % des enfants autochtones du Canada vivent dans la pauvreté, au Manitoba, ce sont 62 % des enfants autochtones qui vivent sous le seuil de pauvreté.
La province a également le plus bas taux de diplômés du secondaire parmi les Premières Nations du Canada. Le taux de bénéficiaires de l'aide sociale y est également le plus élevé au Canada. Dans certaines communautés, 80 % de la population en dépend.
Les Premières Nations réagissent
Pour les chefs manitobains, la solution passe entre autres par un plus grand investissement du gouvernement fédéral et une plus grande autonomie aux Premières Nations.
« Nous avons besoin de réunir les familles, c'est-à-dire qu'il faut cesser de placer les enfants en famille d'accueil. C'est un engagement qui doit être pris par chaque famille, chaque communauté », déclare Derek Nepinak, grand chef de l'Assemblée des chefs du Manitoba
Pour Terrence Nelson, grand chef de l'Organisation des chefs du Sud du Manitoba, il est temps que les Premières Nations reçoivent une partie des bénéfices réalisés à travers l'exploitation des ressources naturelles.
Plus de 80% des ressources naturelles du Manitoba sont dans le Nord et cette région envoie des milliards de dollars vers le Sud sans que les Premières Nations du nord du Manitoba en bénéficient
Réactions gouvernementales
Le bureau du ministre des Affaires autochtones répond qu'il a fait adopter plusieurs lois pour améliorer la qualité de vie des autochtones, dont la Loi sur la salubrité de l'eau potable, La Loi sur la transparence financière des Premières Nations, des programmes de préparations à l'emploi et qu'ils continuent à négocier avec les Premières Nations.
La porte-parole du NPD fédéral dans le dossier autochtone, la députée manitobaine Niki Ashton, réagit avec tristesse à un rapport fédéral obtenu par la Presse Canadienne.
Elle croit que le gouvernement doit améliorer ses relations avec les Premières Nations.
« On doit avoir du respect, on doit avoir l'esprit de partenariat et on doit reconnaître que c'est les Premières Nations eux-mêmes qui savent qu'est-ce qui fonctionne, où sont les problèmes et comment on peut les résoudre. On voit trop que le gouvernement croit qu'Ottawa connaît mieux, » affirme Niki Ashton, députée fédérale de Churchill et porte-parole des affaires autochtones pour le NPD.

Mme Ashton, qui représente une circonscription du nord du Manitoba, dit avoir constaté les conditions de vie déplorables de plusieurs réserves de la province: « Il y a plusieurs communautés déjà qui n'ont pas d'eau courante. J'ai visité plusieurs écoles où les professeurs me disent ne pas avoir assez d'argent pour acheter des livres. Alors le résultat du manque de fonds venant du gouvernement fédéral est apparent à travers toute la communauté: l'éducation, la santé, l'infrastructure », a-t-elle déclaré.
Les leaders autochtones ici souhaitent unanimement un changement de gouvernement, car ils considèrent que les conservateurs n'ont pas été à l'écoute de leurs revendications jusqu'à maintenant.