Chute d'échafaudage: l'accusé a sauvé la vie d'un survivant

En décembre 2009, cinq ouvriers kazakhs étaient tombés du 13e étage d'un édifice quand l'échafaudage sur lequel ils travaillaient a cédé sous leur poids.
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le seul ouvrier d'un chantier qui est sorti indemne de l'effondrement d'un échafaudage à Toronto le 24 décembre 2009 témoigne au procès de son ancien contremaître. Vadim Kazenelson est accusé de négligence criminelle ayant causé la mort de quatre ouvriers et des blessures corporelles relativement à l'autre survivant. Les victimes étaient toutes originaires de l'ex-Union soviétique.
Shohruh Tojiddinov affirme que l'accident est survenu à la fin de son quart de travail au moment où ses collègues et lui s'apprêtaient à descendre du 13ème étage par l'échafaudage.
Vadim me passait les outils du balcon que nous venions de refaire. Il a enjambé la balustrade pour descendre avec nous... la plateforme a alors cédé sous notre poids. Lorsque j'ai ouvert les yeux, j'étais suspendu dans le vide...Vadim m'a alors tiré sur le balcon.
Le survivant explique que l'accusé était resté accroché au balcon, qu'il n'avait lui-même aucune corde à sa taille et qu'il avait pu se hisser par dessus la balustrade avant de s'occuper de lui.
La défense a laissé entendre lors de l'une de ses objections qu'ils étaient pressés de partir en congé pour Noël.
Un autre témoin, Anton Cealli, affirme que les ouvriers se rencontraient chaque matin durant 15 minutes pour parler de la sécurité et que les plateformes faisaient l'objet d'une surveillance constante.
Consommation d'alcool et de drogue?
Anton Cealli ajoute qu'il n'a jamais vu un ouvrier boire de l'alcool ou fumer de la marijuana sur le chantier, bien que les photos qu'exhibe la Couronne au procès montrent des bouteilles de bière et de vodka dans l'appartement vacant que certains travailleurs utilisaient pour manger ou se changer.
L'avocat de Vadim Kazenelson a rappelé en matinée dans une autre objection que l'autopsie avait prouvé que les victimes n'avaient pas bu d'alcool avant leur mort.
Un autre ancien ouvrier, Eduart Shein, avait dit la semaine dernière à la barre des témoins qu'il arrivait que ses collègues et lui fassent la fête mais seulement après les heures de travail.
Le premier procès contre l'employeur, l'entreprise Metron, avait démontré en 2012 que certaines victimes avaient fumé du cannabis avant leur chute.