Chute mortelle d'échafaudage: des propriétaires pressés de terminer les travaux

En décembre 2009, cinq ouvriers kazakhs étaient tombés du 13e étage d'un édifice quand l'échafaudage sur lequel ils travaillaient a cédé sous leur poids.
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La couronne a appelé son premier témoin au procès de Vadim Kazenelson qui est accusé de négligence criminelle ayant causée la mort relativement à un grave accident de la construction le 24 décembre 2009 à Toronto. Quatre ouvriers kazakhs sont morts, et un autre a été blessé, lorsque leur échafaudage s'est effondré du treizième étage de l'édifice dont ils réparaient les balcons. L'accusé était le contremaître du chantier à l'époque.
Le premier témoin, l'ingénieur Kamal Berrada, a déclaré qu'il avait été sur les lieux dès avril 2009 pour évaluer l'étendue des travaux à faire.
Il a soutenu que les balcons en béton armé étaient si effrités que le métal était à nu, rongé par la rouille.
Il fallait d'abord décrocher les antennes satellitaires accrochées aux balcons pour permettre l'ascension des échaffaudages conformément au règlement municipal.
Kamal Berrada a déclaré que la compagnie Metron avait tardé à se mettre à la tâche pour plusieurs raisons.
Le témoin de la couronne a conclu que les propriétaires de l'entreprise de logements locatifs Fishman étaient pressés par ailleurs de terminer les rénovations avant la fin de l'année.
En cas contraire, ils ne pourraient renouveler leur hypothèque après avoir reçu un avertissement de leurs banquiers.
La couronne tente de démontrer, dans ce procès devant juge, que l'accusé a lésiné sur les mesures de sécurité pour respecter l'échéancier qu'il avait reçu.
On sait aujourd'hui que les quatre victimes n'avaient pas de harnais de sécurité et qu'elles avaient fumé du cannabis avant leur chute.
La compagnie Metron avait plaidé coupable à des accusations d'avoir violé la loi provinciale sur la santé et la sécurité au travail.
Elle avait été condamnée en 2012 à une amende de 750-mille dollars en cour de l'Ontario, soit l'amende la plus sévère jamais infligée dans l'histoire du Canada pour ce genre de faute.
En vertu des changements apportés à la loi en 2004 en terme de négligence criminelle ayant causé la mort, Vadim Kazenelson risque aujourd'hui la prison.