Le gouvernement du N.-B. pourrait fermer plusieurs petits hôpitaux

Victor Boudreau (à gauche) et Michael Horgan (à droite)
Photo : Michel Corriveau
Le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Victor Boudreau, n'exclut pas la possibilité de fermer les petits hôpitaux. Il affirme que selon les chiffres et les statistiques, le Nouveau-Brunswick peut faire mieux en matière de santé.
Le Nouveau-Brunswick compte présentement 22 hôpitaux pour une population de 750 000 habitants. Le ministre de la santé, également responsable de la révision des programmes, s'interroge sur la nécessité de les maintenir.
Dans un document du ministère de la Santé datant de décembre 2013, et dont Radio-Canada a obtenu copie, on suggère entre autres la fermeture de la moitié des urgences et la moitié des départements de médecine familiale. Le ministre de la Santé confirme que le document est toujours à l'étude.
« Peut-être qu'il y a certaines facilités qui soit fermeront ou peut-être aussi il sera question de réutiliser les infrastructures pour une autre raison, pour un autre besoin. »
Le ministre n'exclut pas donc la fermeture ou le changement de vocations de petits hôpitaux francophones, comme ceux de Grand-Sault, Caraquet ou encore Stella-Maris-de-Kent.
« Nous savons qu'il y a beaucoup d'aînés dans les lits d'hôpitaux, qui d'après leur fiche médicale, ne devraient plus être là. Ils devraient être retournés en communauté. Bien il y a peut-être des infrastructures quelque part où on peut faire des conversions du genre », soutient M. Boudreau.
Le gouvernement veut trouver des économies de plus de 400 millions de dollars, l'équivalent du déficit budgétaire. En santé, Victor Boudreau dit d'emblée qu'on peut faire mieux.
« Il faut continuer à essayer de trouver des efficacités, faut regarder l'ensemble du système de santé pour être certain que nous faisons la meilleure chose possible. Il faut trouver une meilleure manière d'offrir les services. Lorsque je regarde en santé, nous avons le plus de médecins par habitant au Canada, le plus de lits d'hôpitaux par habitant au Canada, mais nous avons la plus longue liste d'attente », affirme M. Boudreau.
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Des organismes francophones sur leur garde
Il semble vouloir dire qu'ils veulent couper dans les hôpitaux, dans les médecins. Nous ce qu'on pense à Égalité santé c'est qu'il ne peut pas couper dans les services en santé sur le dos de la minorité francophone.
Pour l'organisme Égalité Santé en français, on perçoit ce message comme un prélude à d'importantes compressions dans les hôpitaux et dans le personnel médical. On craint que ces coupes soient faites « sur le dos de la minorité francophone ». Pour Hubert Dupuis, les recommandations du ministère en pleine période de compression ne sont pas bon signe.
« Le plan des services cliniques proposé par le ministère de la Santé est assez catastrophique pour les hôpitaux francophones. Puis, si en plus le ministre dit 400 millions (en compression), ce n'est plus que 250, puis en passant tout est sur la table (...) c'est à mon avis que le ministère va couper les hôpitaux francophones », affirme le président d'Égalité Santé en français, le Dr Hubert Dupuis.
Le président de l'association francophone des municipalités, qui siège aussi sur le conseil d'administration du Réseau de santé Vitalité, met en garde le gouvernement contre la fermeture des petits hôpitaux.
« Dans une région pour être en mesure de se développer ben il faut des infrastructures et la santé fait partie de ses infrastructures comme l'éducation », affirme M. Doiron.
Le ministre de la Santé assure que toutes les régions seront traitées équitablement et que tout est encore sur la table. Certaines mesures seront adoptées prochainement.
La révision des programmes devra être complétée d'ici un peu plus d'un an, à temps pour le budget 2016-2017.
D'après les informations de Nicolas Steinbach.