L'industrie manufacturière éolienne en péril en Gaspésie

Parlant d'avenir en région, celui du fabriquant de pales d'éoliennes LM Wind Power de Gaspé semble bien sombre, pour les 200 employés. Pour l'instant, les commandes se poursuivent mais après 2016, plus rien. Et, rien pour aider, deux des trois turbiniers choisis dans le dernier appel d'offre communautaire d'énergie éolienne construisent leurs propres pales.
L'avenir pourrait être sombre pour le fabricant de pales d'éoliennes LM Wind Power de Gaspé. Deux des trois turbiniers choisis dans le dernier appel d'offre communautaire d'énergie éolienne construisent leurs propres pales. Cela signifie qu'à moins d'une surprise, LM Wind Power va fabriquer moins du quart des pales nécessaires pour les nouveaux parcs.
Si le turbinier General Electric fait normalement affaire avec l'usine de Gaspé, Siemens et Vestas, eux fabriquent leurs propres pales. Une réalité qui inquiète en Gaspésie où l'entreprise de Gaspé fournit plus de 200 emplois.
« On espère vraiment qu'ils viennent en Gaspésie et dans la MRC de Matane, mais c'est sûr qu'ils possèdent leur propre usine de fabrication de pales d'éolienne. Siemens en Ontario et Vestas, aux États-Unis, donc on espère qu'il y ait des négociations de haut niveau », affirme le président du Créneau Accord éolien, Christian Babin.
Selon le syndicat, la direction de l'usine de Gaspé a rencontré tout le personnel pour lui donner l'heure juste.
Mais, les employés sont loin d'être rassurés. Le carnet de commandes est limité aux deux prochaines années avec les projets autochtones et communautaires. Après 2016, c'est l'inconnu.
« À long terme, oui, il y a une certaine inquiétude, à savoir si on va avoir des contrats ou de l'exportation. On espère que la compagnie va nous trouver quelque chose assez rapidement », affirme le président du Syndicat des employés, Roch Samson.
Pas de contrôle sur les décisions
Il reste donc deux solutions pour assurer la survie de l'usine, soit convaincre Siemens et Vestas d'acheter des pales à Gaspé, soit se tourner vers l'exportation.
Malheureusement dans les deux scénarios, les élus ont peu d'influence sur cette décision d'affaires.
« C'est le jeu des appels d'offres, on n'a pas beaucoup de contrôle là-dessus. Les compagnies sont arrivées avec leur propre plan de match. Ça a été choisi selon certains barèmes et ça a donné ce résultat-là. », constate avec réalisme le maire de Gaspé, Daniel Côté.
Si la situation est préoccupante pour LM Wind Power, elle pourrait l'être encore plus pour le turbinier Enercom qui est sorti bredouille des derniers appels d'offres.
La direction réfute toutefois les rumeurs de fermeture de son usine de Matane qui emploie une centaine de personnes.
D'après les informations recueillies par Martin Toulgoat