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N.-B. : un chroniqueur libéral suggère d'éliminer la dualité en santé

Le chroniqueur et homme d'affaires Bill Belliveau.

Le chroniqueur et homme d'affaires Bill Belliveau.

Photo : Pierre-Alexandre Bolduc

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick devrait considérer éliminer une des deux régies de santé pour réduire ses dépenses et augmenter son efficacité. C'est ce que suggère le chroniqueur et homme d'affaires de Moncton, William E. (Bill) Belliveau.

Dans une chronique parue le 27 décembre dans le quotidien anglophone Times & Transcript, M. Belliveau argumente que « les soins de santé concernent la vie ou la mort, pas la promotion de la langue et de la culture ». Il soutient d'ailleurs que « la dualité n'améliorera pas l'efficience ou la qualité des soins de santé ».

Il affirme dans son article que nulle part dans la constitution est-il précisé que la province ait besoin de deux régies de santé distinctes pour servir une population bilingue. De plus, il soutient que la dualité en santé coûte beaucoup trop cher pour une province comme le Nouveau-Brunswick.  

Bill Belliveau est bien connu dans les cercles politiques et d'affaires au Nouveau-Brunswick. Il est consultant en affaires dans la région de Moncton et un libéral influent dans le sud-est de la province. De plus, son père était conseiller du premier ministre libéral Louis J. Robichaud, qui a adopté la première Loi sur les langues officielles de l'histoire de la province.

Pour M. Belliveau, il s'agit d'un débat qui existe depuis longtemps et qui doit continuer à être nourrit. En entrevue à Radio-Canada, il affirme que c'est le récent congédiement du président-directeur général du réseau de santé Vitalité, Rino Volpé, qui l'a inspiré à écrire cette chronique.

Le nouveau ministre libéral de la Santé du Nouveau-Brunswick, Victor Boudreau, a congédié M. Volpé le 21 novembre. 

Extrait de la chronique de Bill Belliveau :

« Le Nouveau-Brunswick est une toute petite province avec un peu moins de 750 000 résidents. La province a besoin de plus d'efficience, de services de santé de meilleure qualité offerts dans les deux langues officielles. »

Cet article d'opinion, intitulé « La dualité n'a pas de place pratique dans le système de santé », est le dernier de M. Belliveau en 2014. Chaque samedi, ce dernier signe une chronique « En détails » où il explore plusieurs sujets de l'actualité.

Un débat épineux

Cette question de dualité au sein du réseau de santé est un sujet sensible depuis plusieurs années au Nouveau-Brunswick.

Plusieurs groupes de défense des droits des francophones ont fait de ce sujet leur cheval de bataille au cours des dernières années.

Le groupe Égalité Santé en français affirme aujourd'hui qu'il s'agit d'un « débat dépassé » puisque le gouvernement provincial a statué il y a quatre ans qu'il était important d'avoir une régie pour le secteur anglophone et une autre pour les francophones.

« Cette question d'une régie, c'est un petit peu comme la grippe, ça revient souvent. On l'a eu il y a pas longtemps avec un médecin de l'hôpital anglophone de Moncton qui a posé la même question et je pense que la réponse est claire; les francophones ont droit à leur institution de santé et il faudra se battre pour ça », affirme le secrétaire d'Égalité Santé en français.

L'avocat spécialisé en droits linguistiques, Michel Doucet, croit que Bill Belliveau ne comprend pas bien la constitution canadienne.

Michel Doucet, avocat spécialisé en droits linguistiques :

« Avec les principes non écrits de la constitution, parce qu'une constitution ce n'est pas simplement un texte écrit, ça M. Belliveau ne l'a pas compris. Il y a des principes non écrits de la protection des minorités qui font en sorte qu'un argument très solide pour la défense de la dualité en santé existe au Nouveau-Brunswick. Et je crois qu'au niveau du ministère de la Justice à Fredericton, on l'a compris et on ne voudra pas toucher à cette question-là. »

Bill Belliveau confie que son argumentaire économique ne déplairait pas à certains ténors du Parti libéral. Ce dernier a également certaines entrées auprès de son député, Victor Boudreau, qui est également ministre de la Santé.

Michel Doucet affirme ne pas croire que ce ballon politique lancé par Bill Belliveau capte l'attention du gouvernement, et du ministre de la Santé.

« Je crois que c'est tout simplement encore une fois une tentative de soulever une polémique qui ne devrait pas exister », dit-il.

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