Fin de la prime de rétention : des millions de dollars en moins sur la Côte-Nord ?
Le Centre hospitalier régional de Sept-Îles
Photo : Radio-Canada
Les professionnels de la santé, de l’éducation et les fonctionnaires provinciaux de Sept-Îles et de Port-Cartier pourraient être obligés de dire adieu à leur prime de rétention de 8 % de leur salaire.
Les enseignants, les infirmières et autres auraient donc des milliers de dollars en moins dans leur bourse, ce qui représente des millions en moins dans la région, qui est déjà aux prises avec de nombreuses mises à pied, notamment celles à Cliffs ressources naturelles.
Le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, a signifié son intention de retirer cette prime.
La prime d’attraction et de rétention est accordée dans le but de retenir ou d’attirer les professionnels dans les entreprises, dans les régions et dans certains cas afin de concurrencer les salaires dans les entreprises privées comme les minières.
À la fin novembre, l’alliance de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) avait pourtant revendiqué une augmentation du pouvoir d’achat des professionnels. En effet, l’alliance demande l’équivalent d’un rattrapage salarial de 4,5 % pour « récupérer le pouvoir d’achat perdu depuis 2004 […] tout en s'assurant d'une augmentation minimale de 2 % par année ainsi qu'une prime d'attraction/rétention de l'ordre de 1 % par année ».
« Les gens sont complètement atterrés. Déjà, on entend: "pourquoi resterais-je sur la Côte-Nord? Ça ne me servirait plus à rien." On parle déjà de peut-être quitter la région. »
Des millions en moins pour la région
En 2014, après 5 ans de service, une infirmière clinicienne gagne 50 290 $ par année. Le gouvernement lui verse donc une prime de rétention de 4023 $.
Les primes de rétention
Photo : Radio-Canada
Selon nos estimations, environ 2000 personnes bénéficient de cette prime à Sept-Îles et Port-Cartier. Multiplié par 4000 dollars par personne, cela représente au moins 8 millions de dollars en moins pour la région. L'équivalent de 160 emplois à 50 000 dollars par année.
« C'est dommageable pour la région. Cet argent-là qui n'est pas reçu n'ira pas non plus dans l'économie de notre région. Cela a des impacts plus que pour les travailleurs de la fonction publique », dénonce la présidente du Syndicat de l'enseignement de la région du Fer, Janine Hould.
La prime de rétention est un argument de taille pour attirer des travailleurs de l'extérieur. Dans toutes les offres d'emploi des centres de santé de Sept-Îles et de Port-Cartier actuellement en ligne, la prime de 8 % est soulignée en caractère gras.
Les policiers de la Sûreté du Quévec reçoivent aussi cette prime, mais ils ne confirment pas s’ils devront faire une croix dessus.
