Le Nouveau-Brunswick présente son moratoire sur la fracturation hydraulique

Le premier ministre Brian Gallant et le ministre de l'Énergie et des Mines, Donald Arseneault
Photo : Michel Corriveau/Radio-Canada
Le gouvernement libéral de Brian Gallant, au Nouveau-Brunswick, annonce le moratoire qu'il entend imposer sur la fracturation hydraulique dans la province.
M. Gallant a annoncé jeudi, à Fredericton, que son gouvernement va présenter un projet de loi dans ce but.
Il s'agira d'une interdiction temporaire de la fracturation hydraulique en tout genre, a souligné le premier ministre. On ne fera pas de distinction entre la fracturation à l'eau ou au propane, et le moratoire ne sera pas régional.
Le premier ministre a expliqué que le moratoire ne sera pas levé avant que les conditions suivantes soient remplies :
- L'approbation de la population;
- De l'information crédible et claire au sujet de l'impact de la fracturation hydraulique sur la santé, l'environnement et l'eau, qui permettrait de formuler des règlements propices pour protéger la population;
- Un plan pour atténuer l'impact sur les infrastructures publiques, qui tient compte d'enjeux comme l'évacuation des eaux usées;
- Un processus de consultation avec les Premières Nations;
- Un mécanisme qui permettra de maximiser les avantages pour les citoyens.
Brian Gallant a évoqué la possibilité d'offrir des indemnités aux entreprises qui seront touchées négativement par le moratoire.

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant.
« Nous sommes très prêts à continuer le dialogue pour voir s'il y a des choses qu'on peut faire pour aider toutes les entreprises qui pensent qu'il y aura un impact en raison de ce moratoire », a déclaré le premier ministre Brian Gallant.
« Évidemment, on fera ce qui est dans notre pouvoir pour aider à mitiger n'importe quel impact négatif ou des pertes qu'ils pensent qu'ils vont avoir en raison de ce moratoire. »
Les activités exploratoires seront toutefois permises.
La fracturation hydraulique est une méthode d'extraction de gaz naturel ou de pétrole. Elle consiste habituellement à injecter dans le sol un mélange d'eau et de produits chimiques pour fracturer les couches rocheuses et libérer les hydrocarbures qu'elles contiennent. Ses opposants craignent principalement une contamination de l'eau potable.
Durant la campagne électorale de l'automne dernier, les libéraux ont promis d'imposer un moratoire sur cette méthode. En contrepoids, le Parti progressiste-conservateur, qui faisait la promotion sans réserve du développement de l'industrie, s'est dit outré de la décision du gouvernement libéral.
Le chef progressiste conservateur par interim, Bruce Fitch, a déclaré qu'« essentiellement, le premier ministre met fin aux activités de toute une industrie au Nouveau-Brunswick ».
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