Fin du doublage au Québec de la série House of cards

La deuxième saison de la série « House of cards »
Photo : AP/Netflix/Nathaniel E. Bell
Une mauvaise surprise attend les amateurs québécois de House of cards. La troisième saison de la série ne sera pas doublée au Québec.
L'équipe de doublage de Technicolor, qui assurait l'adaptation québécoise des autres saisons de House of cards, a appris vendredi dernier qu'elle ne travaillerait pas sur la troisième saison.
Les téléspectateurs n'entendront donc pas les voix de Jacques Lavallée et d'Anne Dorval dans les rôles de Frank et de Claire Underwood à la sortie de la prochaine saison, prévue pour février 2015.
Cela signifie donc la fin de l'adaptation québécoise de la populaire série. Les abonnés québécois de Netflix auront droit à la version doublée en France.
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La série House of cards faisait figure d'exception dans un marché où la grande majorité des séries américaines ne bénéficie pas d'une adaptation québécoise.
Technicolor, qui produisait le doublage de la version québécoise dans ses studios de Montréal, refuse de commenter un dossier en particulier. Son vice-président des opérations à Montréal, Jean Ducharme, indique toutefois que la concurrence internationale est de plus en plus féroce.
« Ça arrive assez souvent, ça n'a rien d'exceptionnel, explique Jean Ducharme. Il faut comprendre que la concurrence des pays francophones est de plus en plus forte. »
De nouveaux joueurs dans l'industrie
Si le Québec a toujours eu comme principaux concurrents la France et la Belgique, les pays du Maghreb et même Israël ont récemment créé leur propre industrie de doublage.
Cette nouvelle réalité du marché a fait baisser les prix et, du même coup, les marges bénéficiaires des entreprises de doublage. C'est donc toute une industrie qui a été fragilisée.
Le portrait n'est toutefois pas entièrement sombre. Si le nombre de contrats est très variable d'une année à l'autre, Technicolor connaît en ce moment une période très occupée, explique Jean Ducharme.
L'annonce de la réduction des crédits d'impôt provinciaux sur la production cinématographique arrive, en revanche à un bien mauvais moment.
« C'est un élément parmi d'autres, mais c'est important. Nous sommes intervenus à la commission Godbout sur la fiscalité québécoise, nous attendons des réponses. »