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#AgressionNonDénoncée : des victimes brisent le silence

Radio-Canada

« J'avais 13 ans. J'en ai 68. Je n'en ai jamais parlé. Je l'écris et je pleure. » « Parce que quand tu es en couple, tu es supposée toujours vouloir. » Depuis ce matin, des centaines de victimes d'agressions sexuelles brisent le silence sur Twitter avec le mot-clic #AgressionNonDénoncée.

Un texte de Marie-Ève MaheuTwitterCourriel

Le mouvement a été lancé par la Fédération des femmes du Québec. Elle s'est inspirée du mot-clic #BeenRapedNeverReported (J'ai été violé, je ne l'ai jamais dénoncé), qui est devenu viral ces derniers jours, dans la foulée du scandale entourant l'animateur Jian Ghomeshi.

Des millions de personnes l'ont utilisé pour raconter les agressions dont elles ont été victimes. 

La Fédération des femmes du Québec a expliqué sur Twitter avoir voulu à son tour créer « un espace pour permettre de briser le silence et déconstruire la culture du viol ». Sa présidente, Alexa Conradi, a cassé la glace en révélant publiquement avoir été agressée sexuellement.

En entrevue à 24|60, la chroniqueuse et blogueuse Léa Stréliski a dit avoir hésité avant de publier son message parlant d'une agression passée sur Twitter (Nouvelle fenêtre). « J'ai entendu parler de ce " hashtag ", et je me suis surtout dit que je devais dénoncer parce que si je ne le faisais pas, je manquais de courage », a-t-elle déclaré.

Les répercussions de l'affaire Ghomeshi

L'ex-animateur vedette de l'émission Q de CBC, Jian Ghomeshi, fait face à des allégations de violences à l'endroit de femmes, ce qu'il nie.

L'ex-animateur-vedette de l'émission Q de CBC, Jian Ghomeshi, fait face à des allégations de violences à l'endroit de femmes, ce qu'il nie.

Photo : La Presse canadienne / CHRIS YOUNG

Le mouvement #BeenRapedNeverReported a été lancé par deux journalistes, dont Sue Montgomery, du quotidien Montreal Gazette. Elle avait été « choquée » des réactions du public à la suite du congédiement du populaire animateur de la CBC, Jian Ghomeshi, ciblé par des allégations d'agressions sexuelles.

« Les gens disaient "pourquoi elles ne donnent pas leur nom, pourquoi elles ne vont pas à la police?". Moi, je comprenais pourquoi. »

Elle comprenait, dit-elle, parce qu'elle a elle-même été agressée sexuellement par son grand-père lorsqu'elle était enfant, et plus tard, par un collègue, alors qu'elle occupait un emploi d'été comme hôtesse de l'air. Elle non plus n'avait pas dénoncé ses agresseurs. 

Sue Montgomery a donc décidé de briser le silence avec sa consoeur Antonia Zerbisias, du Toronto Star. Les deux femmes ont raconté leurs histoires d'agressions sexuelles sur les réseaux sociaux et créé le mot-clic #BeenRapedNeverReported.

Les témoignages ont ensuite déferlé en provenance de partout dans le monde. Ces dernières 24 heures, il y a encore eu plus de 4 millions de nouveaux messages comprenant le mot-clic.

« Je l'ai fait pour les jeunes femmes qui restent toujours dans le silence. Je sais que c'est difficile de parler. [...] Mais ce n'est pas nécessaire de parler sur Twitter ou Facebook. L'important, c'est qu'elles puissent au moins se confier à un proche », estime Mme Montgomery.

Histoires de viols

Voici les tweets publiés par les journalistes Sue Montgomery et Antonia Zerbisias avec le mot-clic #BeenRapedNeverReported.

Il était l'agent de bord principal. J'occupais un emploi d'été comme hôtesse de l'air, alors que j'étais étudiante. J'ai appris plus tard qu'il y avait eu de nombreuses victimes.

Il était mon grand-père. J'avais entre 3 et 9 ans. Les policiers ont voulu savoir pourquoi j'avais attendu aussi longtemps pour le dénoncer.

C'était en 1969. Si tu étais la seule fille dans la salle de jeux et qu'il n'y avait pas de parents à la maison, c'était ta faute.

1970: L'ami de mon ami de l'extérieur de la ville « a oublié son porte-monnaie » dans sa chambre d'hôtel. Ça ne prendra qu'une minute .

1974: Un avion 747 à moitié vide vers Londres. Voyager seule, s'endormir dans mon siège à l'arrière. Heureusement qu'il y avait l'hôtesse.

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