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Québec offre un rabais de 20 % sur l'électricité pour stimuler l'investissement industriel

Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Québec compte utiliser les surplus énergétiques de la province pour offrir un rabais de 20 % sur les tarifs d'électricité industriels pour encourager l'investissement et la venue de nouveaux projets. Une , spécialiste des politiques énergétiques à HEC Montréal, doute de l'efficacité.

Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a indiqué que le ralentissement de l'activité économique dans le secteur des pâtes et papiers au Québec, combiné à une augmentation de la production de courant, avait engendré des surplus d'électricité au Québec.

Or, le gouvernement Couillard entend utiliser ces surplus de production pour attirer de nouvelles entreprises ou en inciter d'autres à se développer en leur offrant cette électricité à moindre prix. Le ministre Arcand estime en outre que cette option renforcera « la compétitivité de la base manufacturière du Québec ».

« Le tarif que nous annonçons aujourd'hui est un atout majeur pour attirer de nouveaux investissements et de nouveaux projets ici au Québec. »

— Une citation de  Pierre Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles 

Ainsi, Hydro-Québec s'apprête à déposer pour approbation à la Régie de l'énergie un projet de nouveau tarif d'électricité « pour les nouvelles charges de 1 mégawatt et plus ».

Ce nouveau tarif comporte un rabais de 20 %, valable pour une période de 10 ans par rapport au tarif régulier.

Au terme de ce délai, Québec prévoit une période de transition vers les tarifs courants.

Ce tarif réduit ne s'appliquera par ailleurs qu'aux nouveaux projets et non à l'ensemble des opérations industrielles déjà en place dans la province, a précisé le ministre Arcand.

Ce nouveau tarif, s'il est accepté par la Régie, sera, entre autres, destiné à stimuler le domaine de la métallurgie, de la transformation de l'acier, du cuivre, du zinc ou du nickel, qui nécessitent de grandes quantités d'électricité.

L'avenir énergétique du Québec, loin de faire l'unanimité

Une vieille technique  qui ouvrirait la porte au « chantage »

La stratégie de Québec « nous ramène un peu à des vieilles techniques par lesquelles on offre des bas prix pour attirer des entreprises », estime Pierre-Olivier Pineau, spécialiste des politiques énergétiques à l'École des hautes études commerciales de Montréal. Or, l'efficacité de cette solution n'est pas assurée : les entreprises ainsi courtisées « vont peut-être venir, peut-être ne pas venir », a-t-il résumé en entrevue à Radio-Canada.

En outre, cette approche pose selon lui deux problèmes. « Ça crée une iniquité entre les industries, fait-il valoir. Les industries actuelles qui sont au Québec vont se plaindre » et arguer qu'elles veulent maintenir leurs emplois.

Et, au terme de la période prévue de dix ans, prédit M. Pineau, les entreprises qui ont profité de ces tarifs avantageux « vont se mettre à demander le maintien de ces contrats spéciaux ».

« On va se retrouver dans une dynamique de chantage économique, de menace de départ du Québec.  Ça ne nous amène pas dans une situation très stable, plus saine. »

— Une citation de  Pierre-Olivier Pineau, spécialiste des politiques énergétiques à HEC

Ce professeur au HEC privilégierait plutôt la voie de l'exportation pour « vendre à bon prix nos surplus ». « On sait que nos voisins ont besoin de beaucoup d'énergie – l'Ontario, la Nouvelle-Angleterre, New York, plaide-t-il. Ça ferait des nouveaux débouchés qui mériteraient d'être regardés. »

Il croit en outre que le gouvernement serait plus avisé de « revoir sa politique tarifaire de l'interfinancement ». Si on tient compte des coûts de distribution, explique M. Pineau, cette politique fait en sorte que les clients industriels et commerciaux paient plus cher leur électricité tandis que les clients résidentiels paient moins cher. Pourtant, ajoute-t-il, la consommation industrielle a diminué au cours des 20 dernières années,  mais celle des particuliers a connu une augmentation.

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