Lisée « est cuit au Parti québécois », selon l'ex-ministre Beaudoin

Jean-François Lisée et Pierre Karl Péladeau
Photo : La Presse canadienne / PC/Clement Allard / Jacques Boissinot
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La carrière politique de Jean-François Lisée au Parti québécois est terminée, selon l'ancienne ministre péquiste Louise Beaudoin, interrogée sur les ondes d'ICI RDI.
Peut-être que sa carrière politique, je ne sais pas, comme candidat indépendant vient de prendre un grand envol. Mais au Parti québécois comme tel – et connaissant ce parti-là de l'intérieur comme je le connais – il doit être haï au moment où je vous parle.
La grogne est en effet palpable au sein du caucus du PQ, selon les informations colligées par notre correspondant parlementaire Hugo Lavallée : des députés, frustrés par l'attitude adoptée par le député Jean-François Lisée ces derniers jours, l'ont pris en grippe.
La fin de semaine dernière, Jean-François Lisée s'en est pris à Pierre Karl Péladeau en le sommant de vendre une partie des actions qu'il détient dans Québecor. « Ça ne fait aucun doute qu'on ne peut pas être chef de parti et contrôler un empire médiatique », a-t-il dit.

De plus, le député de Rosemont est sur le point de faire paraître un livre intitulé Le journal de Lisée. 18 mois de pouvoir, mes combats, mes passions. Le livre suscite des inquiétudes parmi les anciens membres du gouvernement Marois, qui craignent que Jean-François Lisée n'évente leurs secrets.
« Écoutez, nous le lirons, et si j'ai des commentaires à faire, je le ferai », s'est contenté de dire Stéphane Bédard, député de Chicoutimi et chef de l'opposition officielle, après que les journalistes l'eurent questionné à ce sujet.
Des rumeurs d'expulsion
Selon nos informations, des députés auraient exprimé le souhait que Jean-François Lisée soit expulsé de leur caucus. « Je suis avec mon équipe, ma famille [politique] je suis content d'être là », s'est contenté de dire le député de Rosemont jeudi matin, suivi par le whip en chef du Parti québécois, Marjolain Dufour, à la sortie du caucus.
Plus tôt cette semaine, le député de Rosemont a aussi révélé qu'il aurait voté contre la charte des valeurs si cette dernière n'avait pas été amendée, ce que d'aucuns ont interprété comme une trahison.
« Je n'aurais pas voté pour cette loi. Je ne me serais pas abstenu. J'aurais voté contre », a déclaré Jean-François Lisée.
En entrevue lundi, il a affirmé qu'il était inconcevable, d'après lui, de « forcer les salariés actuels de l'État à changer leurs signes » sous peine « de les sanctionner ou les mettre à la porte ».
À lire aussi :
La divergence de vues entre MM. Lisée et Péladeau ne date pas d'hier. En novembre 2010, dans le magazine L'actualité, Jean-François Lisée faisait paraître une lettre intitulée : Lettre à PKP, étonnez-nous!
Dans cet écrit, M. Lisée écrivait à Pierre Karl Péladeau : « Vous ne laissez personne indifférent, c'est entendu. Vous avez la réputation du bagarreur, fonceur et pugnace, qui ne craint pas de casser un certain nombre d'œufs pour cuisiner ses omelettes médiatiques. Davantage même, pense-t-on en plusieurs milieux, que la recette n'en nécessitait ».
À l'époque, Pierre Karl Péladeau émergeait d'un procès en diffamation qu'il avait intenté à Sylvain Lafrance, alors à la tête des services français de Radio-Canada. Il était aussi aux prises avec un conflit de travail avec les employés syndiqués du Journal de Montréal.