Course à la direction du PQ : début des affrontements

Pierre Karl Péladeau et Jean-François Lisée
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot / Clement Allard
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Alors que la Conférence nationale des présidents du Parti québécois (PQ) est réunie pour déterminer les règles de la course à la direction, le probable candidat Jean-François Lisée a déjà commencé à croiser le fer avec le favori dans la course, Pierre Karl Péladeau.
Jean-François Lisée critique la position de M. Péladeau, qui aspirerait à diriger le PQ tout en étant toujours actionnaire de contrôle de Québecor. Selon lui, cette situation est intenable. « Ça ne fait aucun doute qu'on ne peut pas être chef de parti et contrôler un empire médiatique », a-t-il dit.
Si des gens ne voient pas aujourd'hui la bombe à retardement que c'est pour le Parti québécois, pour sa capacité de reprendre le pouvoir, je serais le seul à le dire que je continuerai à le répéter.
M. Péladeau a rapidement répondu à son adversaire. « Je n'ai pas l'intention de vendre les actions que je détiens dans Québecor qui m'ont été léguées par mon père, un grand bâtisseur du Québec pour lequel j'ai une estime et un respect considérables », a-t-il répliqué.
Le député de Saint-Jérôme s'explique en disant qu'il va continuer à « respecter les lois telles qu'elles existent » et rappelle qu'il a déjà rencontré le commissaire à l'éthique et à la déontologie à ce sujet.
De leur côté, à Sherbrooke, les présidents de circonscriptions du parti ont plutôt mal accueilli cette sortie de Jean-François Lisée. Ils soulignent que la course à la direction ne doit pas porter sur des enjeux de nature personnelle, mais plutôt sur des idées.
L'attaque menée par M. Lisée contre M. Péladeau est aussi devenue source de malaise et de division au sein du caucus péquiste.
Un partisan de M. Péladeau, le député de Matane, Pascal Bérubé, s'est interrogé sur les motivations réelles de M. Lisée, à cette étape-ci de la course. Selon lui, c'est M. Lisée qui risque d'en sortir égratigné.
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Autre candidat probable, le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, a préféré demeurer au-dessus de la mêlée, en disant qu'il ne fallait pas personnaliser le débat. Sur le fond de la question, il a refusé de prendre position, tout comme d'autres rivaux potentiels, Nicolas Marceau, Alexandre Cloutier et Martine Ouellet.
Quant à lui, le président du parti, Raymond Archambault, un ancien journaliste, a jugé qu'il ne voyait aucun problème à envisager que le prochain chef du parti soit en même temps à la tête d'un empire de presse.

Pierre Karl Péladeau
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Des règles à définir
Les militants du PQ ont établi samedi les règles définitives qui régiront le processus de la course à la direction. Ils ont notamment rejeté la possibilité que les « sympathisants » de la formation aient le droit de participer au choix du prochain chef. Ils ont aussi prolongé la course à la direction d'un mois et ont choisi de demander 20 000 $ aux candidats qui voudront succéder à Pauline Marois.
Avec les informations de La Presse canadienne