La famille de Christine Jessop garde l'espoir d'identifier le meurtrier

Trois décennies après la disparition et le meurtre de sa fille de 9 ans, Christine, Janet Jessop, conserve des souvenirs très précis de cette journée. « Je n'oublierai jamais ce sentiment d'intense agitation », dit-elle.

Demain marquera le trentième anniversaire de la disparition de Christine Jessop, enlevée sur le chemin entre l'école et sa maison à Queensville, au nord de Toronto. Son corps avait été retrouvé le 31 décembre 1984 dans un bois à Sunderland, à 56 km de sa résidence. Elle avait été violée et poignardée à mort.

« J'y pense. Trente ans, c'est long, ça ne fait aucun doute », affirme Janet Jessop. « Et je pense à qui a fait ça. Je pense à elle, à quoi elle ressemblait, ce que nous serions en train de faire, ajoute-t-elle, ça ne s'en va jamais et les anniversaires semblent être, je dirais, de moins en moins difficile avec le temps et quand même 30 ans, ça fait mal. »

Ça fait très mal de ne pas avoir de réponse.

L'année suivant le meurtre, un voisin, Guy Paul Morin a été accusé dans la mort de Christine Jessop. Il a été acquitté après un premier procès puis condamné injustement après un second. Les avancées réalisées en matière d'analyse d'ADN l'ont innocenté.

Une enquête avait été menée sur cette erreur judiciaire et sur l'enquête initiale. La police de Toronto a pris l'affaire en main après cette enquête et formé un groupe de travail. Une nouvelle enquête complète n'a mené à aucune arrestation, mais la police de Toronto reste en charge de l'affaire.

Le chef de l'unité des affaires non résolues de la police de Toronto, Brian Borg, était un jeune agent au moment de l'assassinat de Christine Jessop. Avec plus d'expérience aujourd'hui et spécialisé dans les affaires de meurtre, il croit que les dernières avancées scientifiques en matière d'ADN pourraient fournir de nouveaux éléments à la police, comme une description du meurtrier. La couleur des cheveux, la couleur des yeux, l'origine ethnique, pourrait ainsi être déterminées.

Elle aurait 39 ans aujourd'hui.

Janet Jessop a maintenant 72 ans et vit seule dans une communauté de retraités à Niagara Falls, mais sa petite fille « toujours heureuse et souriante », lui manque.« C'est beaucoup de temps que nous aurions pu passer ensemble et profiter l'une de l'autre. Alors oui, c'est une année importante. Une année très importante », confie-t-elle.

Le grand frère de Christine, Ken Jessop, vit à Crystal Beach avec sa femme Tracey. Il cherche des réponses à sa manière, grâce à une page Facebook qu'il a créée et intitulée Justice for Christine (Justice pour Christine).

« Je pense qu'il n'y a plus que la science qui puisse nous donner des réponses maintenant », dit-il.

Christine Jessop est enterrée dans le cimetière de Queensville, derrière sa maison où elle avait l'habitude de jouer. Cet anniversaire est particulièrement important pour sa mère qui craint que ce soit la dernière occasion pour elle de sensibiliser le public à l'affaire.

Janet Jessop se fiche de s'avoir si le tueur est mort ou vivant, elle veut juste savoir qui il est. « Ce serait une vraie conclusion, complète et totale. Nous avons retrouvé Christine, c'est très bien, mais ce n'est toujours pas terminé », dit-elle.

Et même si les progrès de la science sont prometteurs, les enquêteurs ont quand même besoin d'indices pour cibler des suspects potentiels. Alors encore une fois, la famille demande l'aide du public. « Je crois qu'il est important de garder sa mémoire vivante », croit Ken Jessop. « aussi vivante qu'elle l'est pour ma mère et moi... parce qu'on ne sait jamais ».

Toute personne détenant des informations sur l'enlèvement et le meurtre de Christine Jessop est priée de contacter la police au 416-808-7400 ou Échec au crime.