Compteurs intelligents: la Régie réduit les frais pour le droit de retrait

Un employé d'Hydro-Québec installe un compteur intelligent.
Photo : Hydro-Québec
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Régie de l'énergie diminue les frais qu'impose Hydro-Québec à ses clients qui refusent l'installation d'un compteur de nouvelle génération, émetteur de radiofréquences. De 98 $, la facture pour avoir un compteur non émetteur passe à 15 $.
Les frais mensuels qu'imposait Hydro-Québec à ses clients pour la lecture manuelle du compteur non émetteur diminuent eux aussi. Ils passent de 17 $ à 5 $. Devant la Régie, Hydro-Québec demandait que les tarifs d'installation d'un compteur non émetteur soient ramenés à 45 $ et ceux de lecture à 8 $ par mois.
Le ministre des Ressources naturelles et de l'Énergie, Pierre Arcand, s'en réjouit. Selon lui, c'est une décision qui « accorde un traitement juste et raisonnable à l'ensemble de la clientèle d'Hydro-Québec ».
Accueil mitigé
Chez les opposants aux compteurs dits « intelligents », cette annonce reçoit un accueil plutôt froid. « C'est une campagne de communication savamment orchestrée », affirme Marie-Michèle Poisson, du regroupement Refusons les compteurs. « Nous soupçonnons Hydro-Québec d'avoir prévu le coup depuis le début », dit-elle.
« Pour nous, ça ne change rien, poursuit-elle. Nous nous opposons au principe que ce soit au client de payer cette facture, qu'elle soit de 15 $ ou de 98 $. De plus, ce sont les gens moins fortunés qui vont écoper. »

À gauche : le compteur intelligent qu'Hydro-Québec compte installer partout d'ici 4 ans. À droite : les anciens compteurs hydroliques qui disparaîtront.
Photo : Francis Labbé
« Et c'est injuste », lance Francine Lajoie, du mouvement Canadiens pour une technologie sécuritaire. « Les gens qui vivent dans des villes où l'installation n'est pas commencée vont payer moins que ceux qui ont déjà vu Hydro-Québec installer des compteurs de nouvelle génération dans leur municipalité. »
Selon Jean-François Blain, économiste et analyste en énergie, ces coûts sont discutables. « Il n'en coûte pas plus cher à Hydro-Québec pour installer un compteur non émetteur de radiofréquences. De plus, les clients payent déjà des redevances quotidiennes à la société d'État. »
« Dans le pire des scénarios, poursuit M. Blain, Hydro-Québec réalisera un peu moins d'économies que prévu, tout simplement. Ça ne lui coûtera pas plus cher. »
Union des consommateurs
De son côté, l'Union des consommateurs voit d'un bon oeil la décision de la Régie. « C'est une bonne décision à notre avis, mais nous aurions préféré, dans un monde idéal, que l'option de retrait soit gratuite », explique Marc-Olivier Moisan-Plante, analyste en énergie.
« Nous avions aussi suggéré à la Régie de l'Énergie de tenir compte, à tout le moins, des ménages à faible revenus », poursuit M. Moisan-Plante. « Mais la Régie a refusé cette proposition. Pour nous, ça reste discriminatoire envers les ménages moins fortunés. »
Hydro-Québec ne commentera pas la décision de la Régie.