Les manifestants de la rue Jacques-Cartier publient leurs demandes
Le camp des manifestants de la communauté algonquine hors-réserve de Fort-Coulonge sur le chantier du projet de revitalisation de la rue Jacques-Cartier, à Gatineau, le 8 septembre 2014
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Quatre jours après la demande de la Ville de Gatineau, les manifestants autochtones qui occupent depuis 33 jours le site du chantier de réaménagement de la rue Jacques-Cartier demandent, lundi, à la Municipalité de répondre à une série de revendications.
Ils demandent notamment la création d'un comité mixte pour qu'une entente reconnaissant leurs demandes soit signée, sur place, avec la Ville.
Les manifestants disent vouloir protéger des artefacts découverts sur le site lors de fouilles archéologiques réalisées au printemps et au début de l'été.
C'est notre passé. Ce n'est pas leurs objets, c'est nos objets. On ne va pas dans vos cimetières cueillir vos objets. Il faut qu'on arrête ça. Ce n'est pas à Gatineau. C'est nos objets à nous.
Les fouilles ont permis de découvrir des artefacts autochtones, tels que des pointes de projectiles, une gouge en bois ainsi que des ossements de poissons et d'oiseaux. Le site aurait été occupé de façon temporaire par des familles amérindiennes. Les objets dateraient de 3000 à 3500 ans.
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Le chef de la communauté algonquine hors réserve de Fort-Coulonge, Roger Fleury, soutient que les manifestants sont prêts à garder leurs tipis debout jusqu'à ce que la Ville de Gatineau acquiesce à leurs demandes.
« On ne veut pas, nous autres, lever notre tipi, puis quand on lève notre tipi, pouf, on passe à travers, puis on nous dit ''on n'a pas compris'' », a-t-il fait valoir lors d'un point de presse, lundi matin.
C'est un lieu sacré [...] d'une énorme importance.
Le chef de la communauté algonquine hors-réserve de Fort-Coulonge, Roger Fleury, lors d'un point de presse sur le chantier du projet de revitalisation de la rue Jacques-Cartier, à Gatineau, le 8 septembre 2014
Photo : Radio-Canada
Interrogé par un journaliste sur l'ampleur des objets trouvés, M. Fleury a admis ne pas avoir tout vu, accusant du même coup la Ville de Gatineau d'avoir donné peu d'informations au sujet des artefacts aux membres de sa communauté.
Les manifestants réclament d'ailleurs que la Municipalité publie une vidéo de tous les artefacts déterrés.
Fait à noter, certaines informations complémentaires, photographies et vidéos des fouilles archéologiques sont déjà disponibles sur le site Internet de la Ville de Gatineau (Nouvelle fenêtre).
Les revendications des manifestants en cinq points :
1. Que la Ville publie la vidéo des artefacts trouvés sur le chantier de la rue Jacques-Cartier
2. Que les artefacts soient entreposés de façon sécuritaire jusqu'à ce qu'ils soient mis en valeur dans un musée construit sur le site
3. Que la Ville embauche un nouvel archéologue dans « les règles de l'art » et qu'un observateur de leur choix soit présent lors de nouvelles fouilles
4. Être informés par la Ville de Gatineau de tous les projets liés aux Premières Nations
5. Création d'un comité mixte afin d'arriver à une entente signée sur le site des travaux de la rue Jacques-Cartier
Mise au point de la Ville
La Ville de Gatineau estime que les préoccupations des manifestants ont été prises en compte.
Dans un communiqué, le maire Maxime Pedneaud-Jobin indique que des propos erronnés, voire malhonnêtes ont été tenus lors de la conférence de presse des occupants du site du projet de la rue Jacques-Cartier, dans la matinée.
Le maire précise qu'aucun artefact n'a été détruit. Il souligne que les travaux ont été arrêtés dès que l'étude de potentiel archéologique a révélé leur présence sur le site.
Maxime Pedneaud-Jobin ajoute qu'une fouille de la partie du site touchée par les travaux a ensuite été effectuée du 19 mai au 10 juillet 2014 et poursuit qu'une partie des artefacts a été présentée aux contestataires lors d'une réunion, le 20 août dernier.
Extrait de la mise du point du maire Maxime Pedneaud-Jobin
15 août : Rencontre organisée par la ville en présence de M Fleury permettant de détailler les travaux qui sont à faire sur le site concerné. La ville réitère son intention de préserver les artéfacts.
20 août : Rencontre avec M. Chevrier, responsable de la firme Archéotec, des représentants de la ville, des occupants du site et une vingtaine de personnes dont des voisins. M. Chevrier présente les fouilles qui ont été faites et une partie des artéfacts qui ont été trouvés. Bien que l'analyse soit toujours en cours, il fait part au groupe des premières observations sur la nature du site. Il répond à toutes les questions des participants.
28 août Rencontre entre le Maire et Roger Fleury pour une discussion autour du plan d'action et l'impossibilité pour la ville de traiter officiellement avec des groupes autochtones non-reconnus par Québec.
Source: Ville de Gatineau
Le maire de Gatineau, qui affirme avoir l'appui du conseil de bande de Kitigan Zibi et de son chef, Gilbert Whiteduck, invite une fois de plus les manifestants à quitter le site du chantier de la rue Jacques-Cartier afin de permettre aux archéologues de faire leur travail.
À écouter :
Avec les informations de Nathalie Tremblay
