Exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti : le temps des forages

Photo : ICI Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les moteurs des foreuses sont en marche depuis la fin juillet sur l'île d'Anticosti, cinq mois après l'annonce du gouvernement péquiste de Pauline Marois d'y financer les travaux d'exploration pétrolière.
« Nous avons une foreuse minière qui est en train de faire un sondage stratigraphique (étude des couches terrestres) », explique le président de Pétrolia, Alexandre Gagnon.
« Nous sommes dans la première partie, le tube guide a été fait. On est en train de terminer le coffrage de surface dans le but de venir cimenter une section », poursuit-il, au sujet des travaux réalisés sur le site Caribou, à une trentaine de kilomètres à l’est de Port-Menier, à l’ouest de l’île.
Au cours de l'année 2014, Pétrolia mènera 15 forages stratigraphiques de 1,5 à 2 kilomètres de profondeur, d'un bout à l'autre de la plus grande île du Québec. Ces travaux s'étaleront jusqu'à la fin de l'année. L'objectif : déterminer où les trois futurs forages de puits de pétrole horizontaux seront menés l'an prochain.
Pétrolia cherche à étudier les paramètres pétrochimiques du shale de Macasty, une formation qui pourrait s’avérer riche en pétrole. La compagnie souhaite mener trois forages pétroliers avec fracturation. Ces travaux plus poussés, planifiés à l'été 2015, pourront se faire si les résultats d'une évaluation environnementale stratégique (EES) visant l'île d'Anticosti sont favorables.
Des forages qui ne font pas l’unanimité
Au village, le sujet de l’exploration sur l’île est délicat.
« Ça divise encore passablement la communauté. Il ne faut pas oublier qu'on est dans un projet d'exploration », reconnaît le maire Jean-François Boudreau.
« Moi, je pense qu'il faut profiter de cet exercice pour que nos spécialistes, nos ingénieurs, nos chercheurs approfondissent les connaissances, parce que c'est un phénomène nouveau au Québec », relativise Normand Lewis, qui réside à Port-Menier depuis une vingtaine d'années.
D'ici deux ans, Pétrolia devrait être en mesure de dire s'il est possible ou non d'exploiter le pétrole d’Anticosti de façon rentable. Le gouvernement du Québec aura alors à décider s'il est acceptable de le faire ou non.
Entre 30 et 40 milliards de barils?
Des rapports font état d'un potentiel de 30 à 40 milliards de barils de pétrole sur Anticosti. L'estimation est toutefois remise en perspective par plusieurs. Certains pensent qu'il est important de faire des nuances. Le nombre n'est pas débattu, mais la quantité de pétrole qui pourrait être extrait du sous-sol l'est.
Dans l'État du Dakota du Nord, les compagnies réussissent à extraire de 1 % à 5 % du pétrole emprisonné dans la roche-mère, dans une formation géologique semblable à celle d'Anticosti.

Le potentiel pétrolier au Québec
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