Mariage précoce : 700 millions de femmes concernées dans le monde

De jeunes femmes, le jour de leur mariage en Inde
Photo : Anindito Mukherjee / Reuters
Plus de 700 millions de femmes dans le monde ont été mariées avant l’âge de 18 ans, a dénoncé aujourd'hui à Londres le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), lors de la conférence sur la lutte contre les mariages forcés et l'excision.
L'organisation onusienne, qui souhaite éradiquer ces deux pratiques en une génération, indique que plus d’une fille sur trois (250 millions) ont été mariées alors qu'elles n'avaient pas 15 ans.
C'est en Afrique subsaharienne ainsi qu'en Asie du Sud, surtout en Inde, où l'on en retrouve le plus. La pauvreté est intimement liée au mariage précoce dans ce pays.
« Les filles qui se marient avant l'âge de 18 ans ont moins de chance de poursuivre leurs études et sont plus vulnérables à la violence domestique », estime l'UNICEF.
De plus, l'organisme rappelle que tomber enceinte avant l'âge de 18 ans expose les jeunes mères à plus de risques de complications pendant la grossesse et lors de l'accouchement. Elles sont plus susceptibles d'avoir des enfants mort-nés ou qui ne survivent pas à leur première année.
« Le mariage d'enfants est un problème mondial qui exige une action concertée de tous les pays, a déclaré le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird, qui prendra part au sommet. Son élimination donnera aux femmes et aux filles l'autonomie dont elles ont besoin pour contribuer au développement et à la prospérité de leurs collectivités. »
Plus tôt ce mois-ci, le ministre Baird a annoncé que le Canada verserait 20 millions de dollars sur deux ans à l'UNICEF afin de contribuer aux efforts visant à mettre fin aux mariages précoces et forcés au Bangladesh, au Burkina Faso, en Éthiopie, au Ghana, au Yémen et en Zambie.
Mutilations génitales
Plus de 125 millions de femmes ont souffert de certaines formes de mutilations génitales dans les 29 pays où elles sont le plus pratiquées. Des progrès ont été notés au cours des dernières années en Irak, au Liberia et au Nigeria, mais la prévalence des mutilations demeure inquiétante en Égypte, au Soudan, en Somalie et au Mali, soutient l'agence.
Ces mutilations génitales peuvent provoquer de graves hémorragies et des problèmes urinaires. Il peut également en résulter des kystes, des infections, la stérilité, des complications lors de l'accouchement.
Pays où les mutilations génitales sont le plus pratiquées, selon l'UNICEF :
Somalie, Guinée, Djibouti, Égypte, Érythrée, Mali, Sierra Leone, Soudan, Burkina Faso, Gambie, Éthiopie, Mauritanie, Liberia, Guinée-Bissau, Tchad, Côte d'Ivoire, Kenya, Nigeria, Sénégal, Tanzanie, Yémen, République centrafricaine, Bénin, Iraq, Ghana, Togo, Niger, Cameroun, Ouganda.
Le gouvernement britannique, qui coorganise cette conférence, dévoilera une nouvelle législation qui permet de poursuivre au Royaume-Uni les parents qui n'empêchent pas leur fille d'être excisée. Le phénomène concerne 170 000 femmes au Royaume-Uni.
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