Le président Poutine courtise l'Amérique latine

Le président russe Vladimir Poutine donne l'accolade à son homologue cubain, Raul Castro, après une rencontre au Musée de la révolution, à La Havane.
Photo : POOL New / Reuters
À la recherche d'appuis dans le dossier de l'Ukraine, le président russe Vladimir Poutine lorgne du côté de l'Amérique latine. Il est arrivé vendredi à Cuba, première étape d'une tournée qui doit aussi le mener en Argentine et au Brésil.
Loin d'être un hasard, cette visite en sol latino-américain démontre la volonté de la Russie de « créer des alliances pleines » ou encore d'en solidifier des plus anciennes. Moscou compte notamment utiliser « l'hypocrisie » de la politique de surveillance électronique des États-Unis pour gagner des points.
L'opération séduction de la Russie avec Cuba a cependant commencé l'an passé, bien avant l'arrivée du président à La Havane. Moscou a alors annulé 90 % de la dette de 32 milliards de dollars que détenait toujours Cuba envers l'ex-URSS.
La Havane a dix ans pour repayer les 3,5 milliards restants à Moscou, qui a promis de réinvestir cet argent sur l'île cubaine. L'objectif est d'y développer de nouveaux partenariats.
« Nous étudions de grands projets dans les domaines de l'industrie et de la haute technologie, l'énergie, l'aviation civile, la médecine et la biopharmacie », a assuré Vladimir Poutine à l'agence de presse Prensa Latina.
Cet effacement de dette tombe à point pour le président Raul Castro, qui a dû avouer cette semaine que la croissance économique cubaine est beaucoup plus faible que prévu.
Tournée d'importance
La tournée latino-américaine du président Poutine représente un exercice diplomatique ambitieux. Continent historiquement courtisé par les États-Unis, l'Amérique latine a vu son paysage politique modifié par le passage du président Hugo Chavez à la tête du Venezuela.
Moscou espère s'y faire de nouveaux alliés, des joueurs qui pourraient remplacer les appuis qu'il a perdus en Europe à la suite de l'invasion de l'Ukraine. Depuis cette offensive, la Russie a reçu de la part de l'Occident de nombreuses menaces.
La visite du président se terminera au Brésil, à la finale de la Coupe du monde de soccer qui opposera l'Allemagne à l'Argentine. Vladimir Poutine pourrait y faire d'une pierre deux coups, en rencontrant la présidente de gauche de l'Argentine, Cristina Fernandez, et en croisant peut-être la chancelière allemande, Angela Merkel, afin d'aborder le dossier ukrainien.