Assurance-emploi : la réforme n'était pas adaptée à l'Atlantique, selon des experts

Un centre de Service Canada (archives).
Le comité d'experts sur l'assurance-emploi du Conseil des premiers ministres de l'Atlantique présente son rapport définitif sur la réforme de ce programme.
Dès le départ, la réforme de l'assurance-emploi mise en place par le gouvernement fédéral a suscité beaucoup de craintes pour des changements qui semblaient majeurs.
À la longue, la plupart de ces craintes ne se sont pas concrétisées. Il y avait donc beaucoup d'incompréhension, constate le comité d'experts dans son rapport.
Après avoir reçu plusieurs rapports d'intervenants et avoir mené une consultation auprès de nombreux groupes d'intérêts et de syndicats dans les quatre provinces de l'Atlantiques ainsi que des gens directement touchés par l'assurance-emploi, le comité d'experts des premiers ministres constate que plusieurs éléments de la réforme pourraient être améliorés pour tenir compte de la réalité économique de l'est du pays.
Ces spécificités sont loin des caractéristiques économiques du centre du pays et des provinces de l'Ouest.
Selon l'économiste Pierre-Marcel Desjardins, membre du groupe d'experts et auteur du rapport, les quatre premiers ministres de l'Atlantique sont toujours contre cette réforme.
« Je pense que c'est ce manque d'intégration de certaines composantes qui reconnaissent véritablement la nature beaucoup plus saisonnière du Canada atlantique. Donc, si on avait non pas un programme uniforme, mais un programme qui par le biais de projets pilotes, comme ça s'est fait dans le passé... et encore une fois ce n'est pas qu'on demande un traitement de faveur », explique Pierre-Marcel Desjardins.
Le comité d'experts constate un manque de communication du fédéral. Le rapport recommande de ramener certains projets pilotes abandonnés par la réforme, comme le programme des 14 semaines de travail les plus lucratives et les mesures pour encourager les gens à travailler plutôt que les pénaliser.
Un rapport bien accueilli
Guillaume Deschesnes-Thériault, un militant contre les coupes de l'assurance emploi et porte-parole du comité d'action du Grand Moncton, accueille favorablement le rapport.
« Dans l'ensemble, le rapport c'est intéressant. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que les gens qui ont fait le rapport n'avaient pas toute l'information du fédéral en mains. Ils se sont basés sur les rencontres qu'ils ont eues. Je trouve quand même qu'ils ont fait une bonne job »
Le comité d'experts reconnait que le fédéral a été un bon collaborateur, mais que les données fournies étaient incomplètes. Le comité propose un suivi continu des statistiques pour que la réforme de l'assurance-emploi n'engendre pas de répercussions négatives sur l'économie des provinces de l'Atlantique parce qu'il y a encore des gens qui croient que le pire est à venir.
Réaction du ministre
Au cabinet du ministre de l'Emploi et du Développement social, on affirme que le rapport du groupe ne fait que confirmer ce que le gouvernement soutenait depuis l'instauration de ces changements.
« Comme nous l'avons dit à maintes reprises, et comme les données le montrent clairement, l'assurance-emploi continue d'être là pour les personnes qui ont cotisé au régime et qui ont perdu leur emploi pour une raison indépendante de leur volonté, y compris dans les régions où les emplois sont saisonniers ou spécialisés », note le cabinet du ministre Jason Kenney.