Facebook a manipulé les émotions de milliers d’utilisateurs

Photo : Joerg Koch/AP
Le géant des réseaux sociaux Facebook, qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, a permis à des chercheurs de manipuler les fils de nouvelles de près de 700 000 personnes afin de conduire une étude sur la « contagion émotionnelle ».
Pendant une semaine de janvier 2012, a-t-on appris par une publication scientifique américaine de la mi-juin, des chercheurs des universités Cornell et de Californie à San Francisco ont cherché à savoir si la teneur des messages publiés par les internautes pouvait influencer les humeurs de leurs « amis ».
Ils ont ainsi modifié les fils de nouvelles en filtrant les messages contenant des mots positifs et négatifs prédéfinis. Un groupe a été soumis à un nombre plus élevé de messages positifs, un autre a subi une majorité de « statuts » négatifs. Plus de trois millions de messages ont été analysés.
Conclusion? Les personnes exposées à du contenu positif se sont mises à publier du contenu positif, et inversement. « Ces résultats montrent la réalité d’une contagion émotionnelle de masse via les réseaux sociaux », déclarent conséquemment les auteurs.
« Les états émotionnels sont communicatifs et peuvent se transmettre (…), conduisant les autres personnes à ressentir les mêmes émotions sans en être conscientes. »
Une étude qui fait réagir
Le dévoilement de ces résultats ne s’est pas fait sans soulever bien des sourcils à travers la toile, certains internautes publiant des statuts fortement négatifs.
On a ainsi pu lire, entre autres, que la méthode utilisée pour conduire l’étude était « démoniaque », ou, à tout le moins, « alarmante ». Un internaute a exprimé son « trouble profond ».
« C’est juste énorme comme manipulation de masse »
Les universités qui ont mené l’étude ont approuvé la tenue de ces études, parce que « Facebook, apparemment, manipule systématiquement le contenu des informations diffusées. »
« Nous faisons des recherches pour améliorer nos services [...] et une grande partie consiste à comprendre comment les gens répondent à différents contenus positifs ou négatifs », a pour sa par indiqué Isabel Hernandez, porte-parole de Facebook.