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Éliminer les femelles anophèles pour lutter contre la malaria

Anophèle

Anophèle

Photo : iStock

Radio-Canada

Des biologistes tentent une nouvelle stratégie pour lutter contre le paludisme (ou malaria) : modifier les chromosomes des moustiques afin d'éradiquer les femelles, les seules à propager l'épidémie.

L'anophèle femelle est la seule à piquer, car elle a besoin de sang pour nourrir ses œufs.

Pour y parvenir, les chercheurs ont injecté dans le génome du moustique anophèle, le principal vecteur de transmission du paludisme, une enzyme baptisée I-Ppol. Cette enzyme découpe l'ADN du chromosome X durant la production des spermatozoïdes, les rendant pour la plupart non fonctionnels, sans toucher au chromosome Y. Rappelons que le chromosome X détermine la féminité chez de nombreux animaux.

Ainsi, après six ans, les tests menés en laboratoire ont permis de créer une nouvelle souche de moustique, toujours fertile, mais produisant à 95 % des larves mâles.

Les chercheurs ont ensuite introduit dans des cages 50 anophèles mâles modifiés génétiquement et 50 femelles sauvages. Dans quatre cages sur cinq, la population de moustiques a été anéantie en l'espace de six générations seulement, faute de femelles pour perpétuer la lignée.

« Ce qui est très prometteur, c'est qu'une fois les moustiques génétiquement modifiés introduits, les mâles vont essentiellement produire des mâles, et leurs fils feront de même. Ce sont les moustiques qui feront le travail à notre place », indique Nikolai Windbichler, de l'Imperial College de Londres, qui a dirigé ces travaux publiés dans la revue Nature Communications.

Les chercheurs de l'Imperial College ne sont pas les seuls à vouloir modifier la génétique des moustiques pour éliminer les maladies qu'ils transportent. Des expérimentations semblables sont en cours au Brésil et en Malaisie pour lutter contre la dengue, une infection virale propagée par une autre espèce de moustique, Aedes aegypti. Dans ce cas, des moustiques ont été génétiquement modifiés pour produire des larves qui n'atteindront pas l'âge adulte et ne pourront donc jamais piquer l'homme.

Le possible dommage causé à la chaîne alimentaire par l'élimination de certaines espèces de moustiques n'est toutefois pas mentionné par les chercheurs.

Depuis l'an 2000, des mesures de contrôle des populations de moustique et de renforcement de la prévention ont permis de réduire la mortalité due à la malaria de 42 %. Cette maladie tue toutefois encore chaque année plus de 600 000 personnes, notamment en Afrique subsaharienne. Et ces mesures se heurtent de plus en plus à l'émergence de moustiques résistants aux insecticides ou au développement de souches de paludisme résistantes aux traitements.

Avec les informations de Agence France-Presse

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