Loup de la côte, loup des îles

Les loups des îles situées au large de la côte britanno-colombienne ont un régime alimentaire composé à 90 % de fruits de mer, ce qui inclut le saumon, la palourde et les moules.
Photo : La Presse canadienne / Dawn Villella/Associated Press
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les loups des îles britanno-colombiennes sont plus différents génétiquement de leurs cousins de la terre ferme qu'on le pensait, ont découvert des chercheurs canadiens et polonais.
Une étude publiée mardi dans le journal BMC Ecology conclut que deux groupes de loups vivant à proximité le long de la côte ne se mélangent pas beaucoup.
Des tests pratiqués sur les matières fécales de 116 sujets ont démontré leurs différences génétiques, même si les loups allaient et venaient allègrement à travers la zone de recherche, de la côte aux îles et vice versa.
En raison de la forte dépendance des loups insulaires aux fruits de mer et aux poissons, ceux-ci seraient vulnérables, comme les oiseux de mer et les baleines, à un déversement, prévient l'auteur principal de l'étude, le biologiste Chris Darimont, qui travaille pour l'Université de Victoria et la Raincoast Conservation Foundation.
Des groupes environnementaux, comme la Raincoast Conservation Foundation, qui a principalement financé l'étude, craignent la hausse des risques de déversement au large de la Colombie-Britannique si le projet de pipeline Northern Gateway est approuvé.
Régimes bien différents
Jusqu'ici, les scientifiques ne croyaient pas que des loups vivant si près l'un de l'autre puissent être génétiquement si éloignés, mais Chris Darimont, dit qu'un tel écart est censé, étant donné les grandes différences de comportements.
Un jeune louveteau du continent sera nourri à l'orignal, au cerf de Virginie ainsi qu'au castor par ses parents, qui lui montreront ensuite à chasser. Pour sa part, un louveteau des îles aura très souvent du saumon au menu, et des parents qui lui apprendront à chercher des palourdes et à attraper des poissons quand il sera plus vieux.
En grandissant, chaque louveteau s'accouplera et s'établira avec une louve qui lui ressemble. « L'apprentissage et la culture sont deux des façons dont les loups maintiennent leur différenciation », indique M. Darimont.
La science rencontre le savoir autochtone
Le chercheur raconte que l'idée de l'étude est née quand, en effectuant une autre recherche en compagnie d'un aîné autochtone, celui-ci lui a demandé « quels loups ils allaient étudier ». M. Darimont se souvient que la question lui semblait « étrange ».
Maintenant les résultats de l'étude obtenus, il note que « la partie la plus excitante de [mon] travail est la façon dont la science et la connaissance aborigène, même si elles emploient des approches très différentes, peuvent parfois mener à la même conclusion ».