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Réchauffement climatique : la biodiversité de l'Arctique se transforme déjà

Un cliché pris lors des recherches de Dominique Berteaux dans le Nord québécois.

Un cliché pris lors des recherches de Dominique Berteaux dans le Nord québécois.

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les changements climatiques ont déjà des conséquences sérieuses sur la biodiversité de l'Arctique, selon un chercheur de l'Université du Québec à Rimouski.

Le biologiste titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique de l'UQAR, Dominique Berteaux, s'est rendu dans l'Arctique pour y observer la faune et la flore et mesurer leur évolution. Il a livré les résultats de ses recherches mercredi, dans le cadre du Congrès en météorologie et en océanographie qui rassemble plus de 300 spécialistes à Rimouski.

« Le climat est en train de tout bouleverser dans le Nord », affirme le chercheur, qui s'intéresse aux effets écologiques du changement climatique au Québec, du Yukon au Nunavut. Dominique Berteaux est catégorique : ses études lui permettent de prouver que la croissance des plantes est plus importante en raison de la hausse des températures.

« Il y a certaines espèces pour lesquelles ça peut être bénéfique, mais il y en a beaucoup pour lesquelles c'est négatif, parce qu'elles sont très adaptées à des climats froids. Alors dès que les conditions se réchauffent, elles ne sont plus dans un environnement qui leur convient.  »

— Une citation de  Dominique Berteaux, biologiste titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique à l'Université de l'UQAR
Le renard arctique
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Le renard arctique

Photo : dominique-berteaux

Le même principe se répète dans le cas des mammifères. « Dès qu'on réchauffe, les espèces ne sont plus dans un environnement qui leur convient. On pense souvent à l'ours polaire, mais il y a beaucoup d'autres espèces comme le renard arctique, qui a besoin du froid pour survivre », indique Dominique Berteaux.

Le renard arctique, une espèce vulnérable

Le chercheur de l'UQAR a beaucoup étudié le cas du renard arctique, aussi appelé renard blanc. Un de ses compétiteurs, ou ennemi, est le renard roux que l'on retrouve dans plusieurs régions du Québec. Dominique Berteaux explique que ce renard roux est en train de monter vers le Nord, en raison du réchauffement climatique. « C'est très mauvais pour le renard arctique », fait-il valoir.

« On voit deux espèces qui s'affrontent, celle qui est spécialiste de l'Arctique est en train de décliner, parce que le renard roux augmente », affirme Dominique Berteaux. « C'est typique des espèces de l'Arctique qui sont affectées par le réchauffement du climat », ajoute-t-il.

Le biologiste Dominique Berteaux
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Le biologiste Dominique Berteaux

Photo : UQAR

Vers la disparition d'espèces

Les changements climatiques bouleversent la nature au point de menacer la survie de certaines espèces, selon Dominique Berteaux. « Il y a des espèces qui peuvent même disparaître. Et pour l'humanité, c'est toujours une perte quand une espèce disparaît », fait valoir le chercheur.

Il ajoute que pour les populations nordiques, qui vivent à proximité et « utilisent » de telles espèces, ces changements peuvent avoir des répercussions dramatiques.

« Il faut toujours penser à l'échelle de toute notre planète. On a une belle planète et quand on fait disparaître des espèces et qu'on mélange tout ça, ce n'est jamais bon.  »

— Une citation de  Dominique Berteaux, biologiste titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique de l'UQAR

Si les humains peuvent s'adapter à plusieurs climats, précise le chercheur, ce n'est pas le cas d'un grand nombre d'espèces, qui ont évolué au fil des millénaires dans des conditions précises.

Il souligne par ailleurs que plusieurs questions demeurent sans réponse. Il soulève, entre autre, la possibilité d'un paradoxe majeur ; l'hypothèse selon laquelle la biodiversité pourrait augmenter dans un Arctique plus chaud.

Réchauffement climatique : la grande menace

Le chercheur a profité de sa conférence pour insister sur l'importance de la lutte aux changements climatiques. « Il faut bien réaliser que ce qui se passe à l'autre bout de la planète, parfois, est causé par nos comportements de tous les jours », dit-il.

Dans un mois, Dominique Berteaux se rendra dans l'Arctique norvégien, afin de comparer les résultats de ses études réalisées dans l'Arctique canadien. Il souhaite ainsi, avec ses pairs, en arriver à des conclusions plus globales.

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