Anticosti : un débat sur la filière des hydrocarbures

île d'Anticosti
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti a fait l'objet d'un débat, mardi soir, à la Maison de développement durable de Montréal.
Steven Guilbeault, directeur principal d'Équiterre, et Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec, ont participé aux échanges.
Les deux intervenants ont aussi débattu à l'émission RDI Économie.

Steven Guilbeault, cofondateur d’Équiterre
Pour sa part, Steven Guilbeault affirme que Québec ne doit pas investir dans le pétrole, estimant qu'un virage vers l'électrification des transports est plus compatible avec la lutte contre les changements climatiques.
« On ne peut pas réduire notre consommation de pétrole si on investit dans la filière pétrolière », croit-il.
Ce virage, poursuit-il, pourrait éventuellement assurer la prospérité du Québec.
Quand on regarde en termes de redevances pour l'état québécois, le secteur des mines et de la forêt, ce n'est pas particulièrement reluisant. On parle de quelques dizaines de millions de dollars par année de redevances pour la forêt, et 200 et quelque dans le cas des mines.
À lire aussi : Anticosti : les citoyens de l'île veulent être consultés
Quant à Yves-Thomas Dorval, il soutient que le gouvernement québécois n'a pas le choix de lancer des programmes d'exploration pour connaître le potentiel d'Anticosti, afin de réduire les importations de pétrole.
Selon le président du Conseil du patronat, les retombées générées pourraient être très importantes.
Il n'y a pas que les retombées sur les redevances. Dans le domaine pétrolier, les salaires sont très élevés. Ils sont parfois en moyenne 100 000 $ et plus. Juste l'imposition sur les salaires, sur tout le travail qui se fait par les fournisseurs, il y a quand même un revenu extrêmement intéressant.
Il croit également que le Québec doit réduire sa consommation de pétrole pour les générations futures, « mais il reste que le volume consommé encore pour 50 ans est énorme », d'où le besoin de lancer des programmes d'exploration.

Yves-Thomas Dorval
Yves-Thomas Dorval précise toutefois que l'exploration doit se faire de façon « responsable » avec l'acceptabilité sociale de la population.
Lors de son discours d'ouverture, la semaine dernière, le premier ministre Philippe Couillard a confirmé que le gouvernement tiendra une évaluation environnementale stratégique (EES) sur toute la filière des hydrocarbures au Québec.
Le gouvernement libéral décidera dans quelques semaines si un moratoire est nécessaire sur des activités d'exploration dans le secteur des hydrocarbures.
Quant à Anticosti, Québec dit toujours étudier l'entente conclue par l'ex-gouvernement Marois en février dernier.
Avec les informations de La Presse canadienne