Avortement : l'Île-du-Prince-Édouard refuse l'offre de médecins

Des interruptions volontaires de grossesse sont pratiquées dans cette salle d'une clinique de Winnipeg.
La Fédération nationale de l'avortement affirme qu'elle a proposé au gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard d'offrir un service d'avortement dans la province, mais que les autorités médicales ont refusé.
L'Île-du-Prince-Édouard est la seule province qui n'offre pas l'accès à l'avortement dans son territoire. Les femmes qui veulent un avortement doivent se rendre hors de la province.
Lorsque l'intervention est pratiquée à l'Hôpital Reine Élisabeth II, à Halifax, le gouvernement de l'île paie la procédure médicale. Dans le cas de la clinique privée Morgentaler, à Fredericton, Charlottetown ne paie pas. Avec la fermeture annoncée de la Clinique Morgentaler en juillet, il ne restera que l'option d'Halifax.
Chaque année, environ 150 femmes de l'Île-du-Prince-Édouard obtiennent un avortement à Halifax et à Fredericton. La Dre Robyn MacQuarrie, qui est gynécologue-obstétricienne dans la région d'Amherst, en Nouvelle-Écosse, explique qu'elle se disait qu'elle pourrait offrir des services à l'Île-du-Prince-Édouard. Avec l'aide de la Fédération nationale de l'avortement, elle a trouvé deux autres médecins prêts à pratiquer des avortements sur l'île.
Les médecins proposaient d'aller à Charlottetown deux demi-journées par mois pour faire des avortements dans les installations existantes. L'Hôpital Reine Élizabeth de Charlottetown a déjà tout l'équipement nécessaire. Les médecins auraient assumé leurs frais de déplacement.
La Dre MacQuarrie dit que des instances au sein de Santé Île-du-Prince-Édouard ont approuvé son plan, mais qu'aux échelons supérieurs, les autorités ont bloqué son projet.
Les autorités s'expliquent
Le président-directeur général de Santé Île-du-Prince-Édouard, Richard Wedge, par voie de communiqué, explique qu'il faut respecter les directives du gouvernement et maintenir le statu quo dans la province.
Dans le passé, le Dr Wedge a dit que tout ce qu'il manquait sur l'île pour offrir un accès à l'avortement, c'était des médecins prêts à le faire. La décision est donc politique.
Le premier ministre, Robert Ghiz, a répété plusieurs fois qu'il était satisfait du statu quo. Il dit qu'à cause de sa faible population, l'Île-du-Prince-Édouard n'a pas les moyens d'offrir tous les services de santé que les autres provinces offrent.
La Dre Robyn MacQuarrie et des porte-parole du mouvement pro-choix vont tenir une conférence de presse mercredi.