Marois et Péladeau veulent recentrer le message sur l'économie

Pierre Karl Péladeau a été l'objet de la majorité des questions en conférence de presse à Québec, jeudi.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Aux côtés de Pauline Marois pour présenter la politique du Parti québécois sur l'entrepreneuriat, Pierre Karl Péladeau a été la cible de la majorité des questions, jeudi, à Saint-Nicolas, notamment sur ses liens d'affaires, sa position sur les finances publiques, mais surtout la souveraineté. Chaque fois, il a refusé de répondre.
Est-il l'homme qui brisera le Canada? comme l'a titré le magazine Maclean's. « Nous sommes là pour parler d'économie », s'est contenté de répéter l'homme d'affaires.
Cette attitude lui a été reprochée par les journalistes. « Nous avons la possibilité de répondre à vos questions en fonction de ce que nous voulons vous dire », a rétorqué Pauline Marois.
La chef du Parti québécois, avec l'aide de son candidat vedette, souhaite recentrer le message de son parti sur l'économie. Depuis quelques jours, la candidature de M. Péladeau et la souveraineté monopolisent le débat.
Mon engagement politique est motivé par la volonté de contribuer à la prospérité du Québec. Notre objectif, notre priorité immédiate, est de bâtir un Québec plus riche et plus prospère.
Le Parti québécois fait campagne dans la région de la Capitale-Nationale, jeudi, pour tenter d'y faire des gains.
Selon un sondage de Léger-Marketing/FM93 - le premier depuis la candidature de PKP -, une lutte à deux s'y dessine entre le Parti libéral du Québec (39 %) et le PQ (32 %). La Coalition avenir Québec ne récolte plus que 19 % des intentions de vote des 643 répondants. La marge d'erreur est de 3,86 %, 19 fois sur 20.
Les propos de Mme Marois sur sa façon de répondre aux questions des journalistes ont fait bondir l'attaché politique du chef de la CAQ, Jean-François Del Torchio, sur Twitter.
En campagne électorale, un chef de parti ne peut pas dire: « Nous répondons aux questions en fonction de ce que nous voulons » #PQ #qc2014
— JF Del Torchio (@JFDelTorchio) 13 Mars 2014
VIDÉO : Pauline Marois prend la place de Pierre Karl Péladeau pour répondre à une question
Visionnez la vidéo (Nouvelle fenêtre) à partir de votre appareil mobile.
Les filiales de Québecor pourraient continuer de recevoir des contrats de l'État
Par ailleurs, les liens d'affaires de Pierre Karl Péladeau sont encore venus ennuyer Pauline Marois, jeudi. Le Journal de Québec a révélé que l'entreprise Nurun, contrôlée par Québecor (dont PKP est l'actionnaire majoritaire), a obtenu 14 millions de dollars en contrats informatiques du gouvernement du Québec l'an dernier.
Nurun est ainsi impliquée à l’Assemblée nationale, aux Affaires municipales, à la Justice, aux Transports et dans de nombreux autres ministères et sociétés d’État.
Malgré tout, Pauline Marois ne croit pas que Nurun doive cesser de recevoir des contrats du gouvernement si M. Péladeau est élu. « C'est un processus administratif. Le politique n'intervient pas dans ce type de décision », a-t-elle défendu. « S'il devait y avoir des recommandations du commissaire à l'éthique, nous les recevrons. Mais actuellement il n'y a pas de problèmes reliés à l'éthique. »
À consulter aussi : les liens d'affaires entre Québecor et le gouvernement
Appelé à se prononcer sur le sujet, le chef du Parti libéral, Philippe Couillard, a déclaré que, si le multimillionnaire devait un jour faire partie d'un Conseil des ministres, il faudrait non seulement installer des portes tournantes près de son siège, mais également un ventilateur, l'été, parce qu'il aurait trop chaud à force de se lever pour sortir du conseil chaque fois qu'un dossier dans lequel il a des intérêts devrait être abordé.
M. Couillard a répété que la situation lui semblait douteuse et que M. Péladeau devrait se départir de ses intérêts. Il a aussi ajouté que l'homme d'affaires ne s'était pas lancé en politique pour s'occuper de l'économie, mais plutôt pour faire l'indépendance du Québec.