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Ukraine : les manifestants toujours dans la rue malgré l'entente

Place Maïdan, à Kiev, vendredi soir. Les manifestants sont toujours nombreux.

Place Maïdan, à Kiev, vendredi soir. Les manifestants sont toujours nombreux.

Photo : AFP / BULENT KILIC

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La situation demeure incertaine en Ukraine quelques heures après que le président contesté Viktor Ianoukovitch eut signé une entente avec les principaux leaders de l'opposition, vendredi. Des milliers de manifestants, en colère après les répressions policières qui ont fait près de 80 morts depuis mardi, sont toujours réunis à Maïdan, la place de l'Indépendance.

Pour les plus radicaux, il n'est pas question de rentrer chez eux avant que le président ne démissionne.

Après la signature de l'accord, Viktor Ianoukovitch a quitté Kiev pour se rendre dans un de ses fiefs politiques, à Kharkiv, dans l'est du pays.

De plus, les milices des leaders des gropupes rassemblés à Maïdan auraient pris le contrôle de tous les bâtiments gouvernementaux, dont le parlement et les bureaux du ministère de l'Intérieur, selon des informations obtenues par le titulaire de la Chaire en études ukrainiennes à l'Université d'Ottawa, Dominique Arel.

Plus tôt en soirée, les militants ont hué des représentants de l'opposition lorsqu'ils sont montés sur une scène pour présenter les dispositions de l'accord. Un manifestant a menacé de passer à l'offensive armée si l'opposition n'exigeait pas la démission du président d'ici samedi matin, rapporte l'Associated Press. D'autres ont lancé « mort au criminel », en référence à Viktor Ianoukovitch.

L'accord prévoit la tenue d'une élection présidentielle au plus tard en décembre, alors qu'elle devait avoir lieu en mars 2015. Elle prévoit aussi une réforme constitutionnelle et la formation d'un gouvernement d'union nationale afin de sortir le pays de la crise qu'il connaît depuis trois mois.

Quelques minutes après la signature de cet accord, le Parlement a voté le retour à la Constitution ukrainienne de 2004, qui limite les pouvoirs du président. Il s'agissait d'une des principales demandes des manifestants.

L'opposante Ioulia Timochenko libérée

Le Parlement a également voté la libération de l'opposante Ioulia Timochenko, emprisonnée depuis deux ans. Les parlementaires ont voté à 310 contre 54 pour décriminaliser le geste dont elle a été reconnue coupable.

Les parlementaires ont également voté le congédiement du ministre de l'Intérieur, Vitali Zakharchenko, tenu pour responsable de la violence policière à l'endroit des manifestants.

L'entente a été conclue avec l'aide des ministres des Affaires étrangères de la France, de la Russie et de l'Allemagne, qui étaient à Kiev depuis jeudi.

Le médiateur de la Russie n'a pas signé l'accord. Il aurait été « utile » dans les négociations, selon le ministre des Affaires étrangères polonais. La Russie prônait plutôt la ligne dure contre les manifestants.

Un cortège funèbre d'une des victimes de Maïdan, à Kiev, vendredi.
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Un cortège funèbre d'une des victimes de Maïdan, à Kiev, vendredi.

Photo : AFP / LOUISA GOULIAMAKI

La crise ukrainienne, déclenchée fin novembre par la volte-face du président Viktor Ianoukovitch sur le rapprochement négocié depuis des mois avec l'Union européenne, a pris une nouvelle tournure en début de semaine, avec des affrontements entre manifestants et policiers qui ont fait des dizaines de morts.

La journée de jeudi a été particulièrement sanglante. Les opposants ont repris le contrôle de la place de l'Indépendance, occupée depuis 48 heures par les policiers.

Dans la soirée, les manifestants ont observé une veillée funèbre pour rendre hommage à leurs camarades tués, à la lueur de leurs écrans de téléphones portables. Des secouristes transportaient des corps sur des brancards à travers des rangées de manifestants scandant « Héros, Héros », en hommage aux morts.

Avec les informations d'Alexandra Szacka

Avec les informations de Reuters, Agence France-Presse, et BBC

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