L'Isle-Verte : 17 décès confirmés, enquête publique réclamée

Les équipes s'affairent dans les décombres de l'incendie dans une résidence pour personnes âgées de l'Isle-Verte, dans le Bas-Saint-Laurent
Photo : Karine Bastien/Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'Association des chefs en sécurité incendie du Québec demande la tenue d'une enquête publique sur les causes de l'incendie d'une résidence pour personnes âgées qui a fait 17 morts et 15 disparus à L'Isle-Verte, dans le Bas-Saint-Laurent.
L'ACSIQ, qui regroupe plus de 1000 cadres du milieu de la sécurité incendie, souhaite que le ministre de la Sécurité publique demande la mise en œuvre d'une enquête publique dès que le travail de la Sûreté du Québec (SQ) sera terminé.
Dans un communiqué publié mardi après-midi, l'Association affirme que beaucoup de questions resteront sans réponses dans le cadre de l'enquête actuelle, « qui se concentre spécifiquement sur la cause de l'incendie et des décès ».
Les points à étudier
Parmi les questions qui devraient être étudiées dans une enquête publique, l'ACSIQ souligne notamment :
- les normes entourant la gestion des résidences pour personnes âgées;
- les normes sur la protection contre les incendies (gicleurs, système d'alarme, personnel);
- les activités de prévention;
- le schéma de couverture de risque en sécurité incendie de la MRC de Rivière-du-Loup.
L'ACSIQ souligne également l'ampleur du travail qui attend les autorités. « Ce travail d'enquête est rendu extrêmement ardu par les conditions climatiques extrêmes que nous connaissons présentement et par la complexité de l'incendie. »
Visite dans la zone sécurisée
Par ailleurs, les médias ont eu accès mardi à la partie sécurisée du site, la zone jaune, à quelques mètres de ce qu'il reste de la résidence du Havre. Certains proches des victimes de l'incendie avaient pu visiter les lieux lundi.
Une cinquantaine de pompiers, de policiers et de membre du Bureau du coroner sont au travail avec divers outils pour fouiller les décombres. Certains d'entre eux avaient effectué des tâches similaires, l'été dernier, après la tragédie de Lac-Mégantic. Leur travail est minutieux pour tenter de préserver les restes humains.
Près de 65 % du site a pu être déglacé jusqu'à présent, grâce à une machine qui projette de la vapeur à 300 °C. Les travaux progressent rapidement, selon le responsable des opérations, André Duchesne.
La problématique qu'on a, c'est au niveau de la température. Comme vous pouvez le constater, il fait froid, on a eu de la neige et il y a beaucoup de vent.
En point de presse mardi après-midi, les autorités ont précisé que quatre corps ont été identifiés jusqu'à présent. Un anthropologue judicaire s'est joint à l'équipe de pathologistes sur place. Le lieutenant Michel Brunet de la SQ a précisé que les travaux progressent bien mais qu'il faudra encore jeter au sol des charpentes de l'ancienne construction afin d'avancer dans les recherches.
C'est sûr que ce n'est pas évident pour la population. Par contre, il y a une chose qu'il faut comprendre, c'est que c'est fait dans le respect, c'est fait minutieusement. Puis les membres vont prendre le temps de le faire comme il faut, pour être sûrs qu'on soit capable de remettre les dépouilles aux familles. C'est la priorité.
Chez les survivants, le réseau de Santé et de services sociaux a précisé que six personnes sont toujours hospitalisées. Neuf sinistrés ont pu trouver un nouveau toit, cinq autres pourront être relocalisés mercredi de manière permanente. Il ne reste à ce jour qu'une seule personne à qui il faudra trouver une nouvelle résidence.
Des rencontres psycho-sociales sont prévues mardi soir pour les familles éprouvées et les personnes qui ont travaillé près de l'incendie.
L'avis de faire bouillir l'eau cinq minutes est toujours en vigueur mais il s'agit désormais d'une mesure préventive, a indiqué la mairesse Ursule Thériault.
La pharmacie, le CLSC ainsi qu'un bureau de médecin ont tous été rasés par les flammes. Il ne reste qu'un pare-feu qui a résisté à l'incendie. C'est d'ailleurs ce qui a permis de conserver la section plus récente du bâtiment, qui avait été rénovée au début des années 2000.
André Duchesne a expliqué que l'absence de sous-sol au bâtiment constitue un important avantage pour poursuivre les recherches, en raison de la présence d'une dalle de béton. Le froid complique toutefois toujours la tâche des travailleurs. Les pompiers et policiers interviennent en rotation.
Avec les informations de La Presse canadienne