Dany Laferrière : portrait d'un écrivain en pyjama

C'est jeudi que l’on saura si l'écrivain Dany Laferrière sera élu à l'Académie française. Pour devenir membre, il doit obtenir la majorité simple des voix des académiciens présents lors du vote. Maxence Bilodeau trace le portrait de Dany Laferrière, qui pourrait devenir le premier Canadien et le premier Haïtien à faire partie de la célèbre académie.
Photo : AFP / FRANCOIS GUILLOT
C'est jeudi qu'on devrait savoir si l'écrivain d'origine haïtienne Dany Laferrière deviendra membre de l'Académie française, ce qui ferait de lui le premier Québécois à endosser l'habit vert des défenseurs de la langue française.
Cinq autres candidats briguent le fauteuil no 2, autrefois occupé par Montesquieu et, plus tard, par Alexandre Dumas fils. Parmi eux, un jeune lycéen de 15 ans, Arthur Pauly, qui lit Chateaubriand et qu'on dit incollable sur l'histoire de l'institution.
Pour être élu, il faut obtenir la majorité simple des voix des académiciens présents lors du vote.
Dany Laferrière a dû fuir la dictature des Duvalier en Haïti en 1976. Installé à Montréal, il connaît pendant quelques années la vie d'un immigrant travaillant dans les manufactures, tout en écrivant.
À écouter : Dany Laferrière en toute modestie
Son premier roman, Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, paraît en 1985 chez VLB éditeur et connaît un succès immédiat (il a été traduit en 14 langues).
Une dizaine de romans suivront, faisant de Dany Laferrière une figure marquante de la littérature québécoise. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont le Prix du gouverneur général, en 2006, pour son album jeunesse Je suis fou de Vava (La Bagnole), et le prix Médicis, en 2009, pour L'énigme du retour (Boréal).
Son vingtième roman, Journal d'un écrivain en pyjama (Mémoire d'encrier), se veut une sorte d'adresse complice aux aspirants écrivains.
Si sa candidature en a surpris plus d'un, nombreux sont ceux qui croient qu'il a toutes les chances de devenir membre, dont l'homme de lettres Bernard Pivot.