Black Friday : des Bangladais rappellent les conditions de travail des ouvriers

Des dizaines d'acheteurs dans un magasin Target de Toronto
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'effondrement d'une manufacture de vêtements au Bangladesh, qui a fait un millier de morts en avril dernier, ne semble pas être une grande préoccupation pour la plupart des acheteurs qui se ruent sur les magasins un peu partout au Canada, vendredi, à la recherche d'aubaines.
Au Centre Eaton de Toronto, par exemple, plusieurs centaines de consommateurs faisaient la file avant même l'ouverture hâtive du centre commercial à 6 h pour le Vendredi fou.

L'édifice Rana Plaza au Bangladesh, au lendemain de son effondrement qui a fait 1100 victimes.
Photo : CBC.ca
Certains acheteurs ont raconté à Radio-Canada qu'ils n'étaient pas au courant de la tragédie. D'autres avaient oublié. « Je me sens coupable maintenant », a lancé un autre consommateur à notre journaliste.
En revanche, l'acheteur Aahsan Reza, lui-même originaire du Bangladesh, s'en souvenait très bien.
Il boycotte depuis les vêtements de la marque Joe Fresh de Loblaw, dont certains étaient fabriqués dans l'usine Rana Plaza qui s'est effondrée.
Selon la porte-parole de l'organisme Bangladesh Center for Worker Solidarity, Kalpona Akter, beaucoup de travail reste à faire pour conscientiser les consommateurs. Elle incite les Canadiens à s'informer davantage sur la provenance de leurs vêtements. Elle souhaite qu'ils fassent pression sur les détaillants nord-américains, mais sans boycotter les produits du Bangladesh.

Quelques centaines de personnes faisaient déjà la file à l'extérieur du Centre Eaton avant son ouverture à 6 h.
Photo : Valérie Ouellet
De son côté, le Conseil canadien du commerce de détail affirme qu'il a conclu des accords avec les manufactures du Bangladesh après la tragédie quant à la sécurité des travailleurs et des infrastructures.
Frénésie du magasinage
Le Centre Eaton, le plus gros centre commercial du centre-ville de la métropole, avait ouvert ses portes trois heures et demie plus tôt qu'à l'habitude pour le Vendredi fou.
C'est la deuxième année consécutive que l'établissement organise un tel événement.
Toutefois, la consommatrice Dupé Daodu, une étudiante de 23 ans, est restée sur son appétit.
Je suis déçue des rabais offerts. Ce n'est pas le Black Friday, c'est un vulgaire coup publicitaire.
Plusieurs autres centres commerciaux et grands détaillants, comme Target, Walmart et Best Buy, ouvraient aussi leurs magasins plus tôt.
Des dizaines d'acheteurs faisaient aussi la file à Sudbury notamment devant des magasins de ces chaînes.

La folie du magasinage s'était aussi emparée de Sudbury, vendredi matin.
Photo : CBC
Le Black Friday, une tradition américaine, a gagné en popularité au Canada depuis trois ans, alors que les commerçants canadiens tentent d'inciter les consommateurs à acheter ici plutôt qu'auprès de détaillants américains de l'autre côté de la frontière ou en ligne.