La démission de Louis LaPierre entraîne de nombreuses réactions

Louis LaPierre annonce sa démission.
Le scientifique acadien Louis LaPierre démissionne de l'Institut de l'énergie du Nouveau-Brunswick et de tous les postes qu'il occupe actuellement.

Des opposants au gaz de schiste se réjouissent de la démission de Louis LaPierre, et des universitaires s'interrogent.
Le scientifique acadien Louis LaPierre démissionne de l'Institut de l'énergie du Nouveau-Brunswick et de tous les postes qu'il occupe actuellement.
L'ancien professeur reconnaît avoir présenté ses qualifications de manière inexacte à l'Université de Moncton, et il dit regretter l'embarras que cela a causé.
Au début du mois, Radio-Canada Acadie a révélé que Louis LaPierre ne dit pas toute la vérité sur une partie de ses qualifications universitaires. Selon les répertoires de cours à l'Université de Moncton, et au moins un curriculum vitae en ligne, l'ancien professeur LaPierre détient un doctorat en écologie de l'Université du Maine. En réalité, il a reçu un doctorat en éducation, en 1985, de l'Université Walden, au Minnesota.
Réactions aux aveux de M. LaPierre
L'Université de Moncton a refusé d'accorder une entrevue à ce sujet. Par voie de communiqué, elle souligne que le recteur est soulagé par ce dénouement, mais « déçu que de tels gestes aient été posés par un de ses professeurs. »
« Le recteur et vice-chancelier de l'Université de Moncton, Raymond Théberge, se dit soulagé que M. LaPierre ait reconnu lui-même avoir délibérément induit l'institution en erreur. »
L'Université précise qu'elle possède « des mécanismes rigoureux pour la vérification des dossiers à l'embauche », et qu'il ne s'agit que d'un cas isolé. La professeure Marie-Noëlle Ryan croit plutôt que ce genre de geste se multiplie et que l'Université doit se montrer plus vigilante.
« C'est lamentable. C'est sûr que c'est quelque chose qui aurait peut-être pu être évité. La seule chose qu'on peut demander, c'est qu'il y ait des examens plus rigoureux », affirme Mme Ryan.
Le ministre de l'Énergie, Craig Leonard, juge que sa démission de l'Institut de l'énergie du Nouveau-Brunswick est appropriée. Il ne croit pas que cette affaire va entacher la crédibilité de l'organisme. Le ministre ajoute que cela ne change rien dans le dossier du gaz de schiste dans la province.

Le ministre de l'Énergie du Nouveau-Brunswick dit que la démission de Louis LaPierre ne change rien au dossier du gaz de schiste. Les chefs des partis d'opposition réagissent.
Donald Arseneault, député libéral de Dalhousie – Restigouche Est, croit au contraire que cela devrait inciter le gouvernement à imposer un moratoire sur le gaz de schiste. « Affecter la crédibilité de non seulement M. LaPierre, mais l'ensemble de l'information qu'il a soumise au niveau du gaz de schiste dans la province », déclare M. Arseneault.
Dominic Cardy, chef du NPD, exprime aussi des doutes. « Je pense qu'on a besoin de regarder le rapport que le Dr LaPierre a écrit l'année dernière parce qu'il est arrivé à des conclusions assez fortes, et maintenant on a les raisons pour douter de sa crédibilité », dit-il.
Selon le chef du Parti libéral, Brian Gallant, il faut fermer l'Institut de l'énergie. « La création de l'Institut même a été suggérée par M. LaPierre. LaPierre était le président de l'Institut. Je pense que c'est évident que tous les côtés du débat ne vont plus donner de crédibilité à l'Institut », estime M. Gallant.
Nicole Richard, du comité « Notre environnement, notre choix », est satisfaite de la décision de M. LaPierre. « C'est ça qu'on voulait nous autres, c'est ça qu'on avait demandé. Alors je suis contente qu'il démissionne. »
Selon elle, les démissions de Louis LaPierre sont un choix logique. « Je pense à l'Université de Moncton, qu'est-ce qui s'est passé avec ça? Je pense aux étudiants, les panels, les commissions sur lesquelles il a siégé. Il se disait récipendiaire d'un doctorat alors qu'il n'en avait pas, je pense que c'est vraiment une tache à sa réputation », lance Mme Richard.