Le projet de charte des valeurs québécoises soulève certaines préoccupations au N.-B.

Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'initiative du gouvernement Marois pour la création d'une charte des valeurs québécoises reçoit peu d'appui au Nouveau-Brunswick et soulève certaines préoccupations.
Le projet inquiète Youssef Boulahsen, un musulman d'origine marocaine étudiant au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick. La charte pourrait interdire les symboles religieux dans les institutions publiques au Québec.
« C'est les filles et les femmes beaucoup qui vont être touchées [plus] que les hommes parce que c'est elles qui ont un peu d'obligation de porter des signes religieux [plus] que les hommes », affirme M. Boulahsen.
Youssef Boulahsen croit que de telles règles pourraient inciter certaines personnes à quitter leur emploi. « Il y a des gens qui vont arrêter de travailler ou quitter leur pays pour ça parce qu'ils croient à ça. Ils ne peuvent pas changer leur croyance. Ils peuvent changer tout, sauf leur croyance », dit-il.
Francis Weil, un représentant de la communauté juive, estime que la charte pourrait préciser certaines choses.
« Je pense que c'est important de faire savoir, surtout aux nouveaux venus au Québec, de faire savoir que nous, on a certaines valeurs qui ne sont pas nécessairement les mêmes que dans les pays d'origine, qu'il faut traiter la femme avec respect. Ce qui n'est pas le cas dans tous les pays », explique M. Weil.
Francis Weil est toutefois ambivalent quant à l'interdiction possible de certains signes religieux.
« Si un sikh porte un turban et qu'il se sent absolument obligé de porter le turban, pourquoi est-ce qu'on va le lui interdire? Bien, d'un autre côté, quand je vois un être humain, que ce soit une femme ou un homme, qui a le visage caché, ça, ça me dérange vraiment », ajoute M. Weil.
Richard Francoeur, un catholique qui appuie beaucoup son église, souhaite que le débat autour de la charte des valeurs québécoises ne se transporte pas au Nouveau-Brunswick. « Si quelqu'un m'imposait d'enlever mes signes catholiques à l'ouvrage, au travail, je n'accepterais pas », dit-il.
Le gouvernement de Pauline Marois, au Québec, doit présenter mardi les détails de son projet.