Washington réclame 60 ans de prison pour Bradley Manning

El soldado Bradley Manning quien está siendo juzgado por revelar secretos de Estados Unidos.
Photo : Patrick Semansky
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le soldat américain à l'origine de la plus grande fuite de documents diplomatiques de l'histoire des États-Unis est passible d'une peine de 60 ans de prison. C'est la sentence qu'ont réclamée lundi les avocats du gouvernement américain pour Bradley Manning, reconnu coupable d'avoir rendu publics 700 000 documents secrets.
Le procureur militaire, Joe Morrow, a demandé à la juge Denise Lind durant sa dernière plaidoirie « d'envoyer un message à tout soldat qui envisagerait de voler des informations classifiées ». Le capitaine refuse toutefois d'expliquer pourquoi il n'a pas requis la peine maximale - 90 ans d'emprisonnement - pour le soldat Manning.
Il a été condamné pour de sérieux crimes. Il a trahi les États-Unis et pour cette trahison, il mérite de passer la majeure partie de sa vie en prison.
Le capitaine Morrow réclame aussi une amende de 100 000 $.

Le capitaine Joe Morrow (archives)
Photo : La Presse canadienne / Cliff Owen
Un jeune homme « naïf »
La défense a elle aussi présenté sa plaidoirie finale lundi après-midi, dernière étape avant la délibération de la juge Denise Lind.
En accord avec sa stratégie utilisée durant tout le procès, l'avocat du jeune Manning, David Coombs, a mis en avant « l'humanisme » et l'« intelligence » de son client, certainement « naïf », « mais bien intentionné ».
Me Combs a réclamé une peine qui donne au « donneur d'alerte » la possibilité de « vivre, [...] peut-être de trouver l'amour, de se marier, d'avoir des enfants et de regarder ses enfants grandir ». Il a avoué s'attendre à ce que les avocats du gouvernement américain exigent une peine maximale de 40 ans.
Bradley Manning a été reconnu coupable le 30 juillet de cinq accusations d'espionnage, de cinq accusations de vol, d'une accusation de fraude informatique et d'autres infractions militaires. Il a toutefois été acquitté de l'accusation la plus grave retenue contre lui, celle de collusion avec l'ennemi.
L'ex-agent du renseignement américain qui avait servi en Irak s'est excusé il y a une semaine « pour avoir fait du mal à des gens ». Lors d'une audience destinée à fixer sa peine, il a ajouté : « Je m'excuse pour le résultat inattendu de mes actes. Les trois dernières années m'ont beaucoup appris ».
Stratégie de la défense
Le chef de Bradley Manning, le sergent Paul Atkins, a déclaré à la Cour martiale la semaine passée qu'il soupçonnait le jeune soldat de souffrir de « déséquilibre mental » lié à son identité sexuelle.
Le témoin a décrit Bradley Manning comme quelqu'un qui souffrait possiblement d'un stress post-traumatique qui était sujet à des éruptions colériques.
Le capitaine Morrow a réfuté ses arguments en soulignant que d'autres membres de la même unité que le soldat Manning avouaient ouvertement leur sexualité.
« Ce n'est pas la faute de l'armée, ce n'est pas la faute du commandement, ce n'est pas parce qu'il a vu quelque chose d'horrible - c'est parce qu'il avait un plan », a-t-il plaidé devant la cour.
L'un des avocats de la défense, David Coombs, a déposé il y a trois semaines un recours afin de fusionner certaines accusations. Des peines pourraient donc être purgées simultanément, réduisant ainsi le nombre total d'années passées en prison.
« Il n'y a pas de minimum dans le système militaire et, selon les éléments qui sortiront, la peine de Manning pourrait être réduite de manière importante », avait alors souligné Nathan Fuller, porte-parole du Réseau de soutien de Bradley Manning.
Avec les informations de Agence France-Presse et Associated Press