Le méthane, une bombe potentielle tant pour l'environnement que pour l'économie

Iceberg dans l'Arctique de plus en plus acide
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Il n’y pas que l’environnement qui subira vraisemblablement les conséquences potentiellement désastreuses du développement de l’Arctique : l’économie aussi, selon des scientifiques européens qui ont publié cette semaine, dans la revue Nature, une étude aux résultats inquiétants.
Les chercheurs, provenant des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne, évaluent à 60 000 milliards de dollars le coût économique engendré par les émissions de méthane qui pourraient résulter de l’exploitation des ressources énergétiques, immenses, de l’Arctique.
Ces émissions de méthane constituent une bombe à retardement tant pour l’économie que pour l’environnement, estiment les chercheurs. Ces derniers insistent sur l’importance d’établir une perspective globale et mondiale des impacts néfastes qui pourraient résulter du réchauffement climatique de l’Arctique.
La plupart des discussions menées sur le développement économique de l’Arctique font miroiter les bénéfices d’une telle entreprise. Selon les estimations, l’Arctique abriterait 30 % des ressources de gaz encore à découvrir dans le monde et 13 % des ressources de pétrole. Le groupe d'assureurs Lloyd's of London évalue à 100 trillions de dollars américains le total des investissements qui pourraient être injectés dans la région arctique, dans la décennie à venir.
Or, la fonte des glaces de l’Arctique ne se fera pas sans dommages environnementaux, de dire les professeurs Gail Whiteman de l’Erasmus University Rotterdam de même que Chris Hope et Peter Wadhams, de l’Université de Cambridge.
Qui en paiera le prix? Principalement les pays d’Afrique et d’Amérique latine, répondent les chercheurs. Ces pays devront vraisemblablement composer avec des phénomènes climatiques extrêmes, une détérioration de la santé et une baisse de la production agricole.