Deux ans après son lancement, que devient le Plan Nord?

Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Il y a deux ans, l'ancien premier ministre du Québec Jean Charest lançait le Plan Nord, ce qu'il espérait être le plus grand héritage de sa carrière politique.
Ce projet colossal promettait des investissements publics et privés de 80 milliards de dollars en 25 ans au nord de 49e parallèle, sur un vaste territoire couvrant la Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Nord du Québec.
« Si ça ne vous fait rien que je partage un moment d'émotion personnelle avec vous. Alors c'est l'un des plus beaux moments de ma vie. Moi, je suis venu en politique pour faire des choses comme ça », avait lancé Jean Charest au moment de l'annonce du Plan Nord, le 9 mai 2011.

Exploitation d'une mine
Depuis 60 ans, le minerai du Nord québécois fait saliver les investisseurs en quête de grand développement économique. Des villes ont été construites puis fermées au gré des soubresauts du marché mondial comme Gagnon et Schefferville.
L'ex-premier ministre Jean Charest appuyait le Plan Nord sur une prospérité minière qui devait durer 25 ans.
On s'est imaginé que tout ça allait continuer sans arrêt. Malheureusement, les ressources naturelles ont toujours vécu des cycles historiquement.
La valeur du minerai de fer, établie il y a deux ans à 200 $ la tonne, a chuté de 30 %. « Le financement est devenu extrêmement sinon impossible pour beaucoup de projets miniers », ajoute John Leboutillier.
Plusieurs projets mis sur la glace
En novembre dernier, Cliffs ressources naturelles suspendait ses travaux d'expansion de sa mine du lac Bloom, à Fermont, en raison de la volatilité des prix du marché du fer.
La même compagnie fermera en juin son usine de bouletage à Sept-Îles pour une période indéterminée : 200 personnes perdront leur emploi. Cliffs ressources naturelles explique que les coûts d'exploitation de son usine à Pointe-Noire devenaient trop élevés.
Dans la foulée, Gaz Métro a interrompu les études sur le prolongement de son gazoduc du Saguenay vers Sept-Îles.

Pointe-Noire à Sept-Îles
Photo : Evelyne Côté
« C'était des volumes de consommation qui étaient significatifs et ça venait confirmer en quelque sorte qu'on ne serait pas capables d'avoir les volumes minimums nécessaires pour poursuivre le projet », avait déclaré le directeur des relations avec la communauté pour Gaz Métro, Pierre-Yves Boivin, le 21 mars dernier.
De plus, le Canadien National s'est retiré du projet d'un nouveau chemin de fer de 800 kilomètres entre la Côte-Nord et la fosse du Labrador.
Parallèlement, l'opposition citoyenne a poussé le gouvernement Marois à décréter un moratoire sur l'exploitation de l'uranium dans la province.