La modification du programme des travailleurs étrangers crée de l'inquiétude

Teresa Tugo, une travailleuse des Philippines de l'usine de transformation Shediac Lobster Shop
Photo : Nicolas Steinbach/Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le resserrement des règles au programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires fait craindre le pire aux employés de l'étranger qui sont embauchés par des usines de transformation de poisson au Nouveau-Brunswick.
Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a annoncé lundi que le programme serait révisé afin de faciliter l'accès aux emplois disponibles pour les Canadiens.
Environ 130 employés de l'usine Shediac Lobster Shop, soit plus de la moitié de tous les travailleurs de l'usine, viennent des Philippines.
Ceux-ci craignent de perdre leur emploi, explique une travailleuse, Teresa Tugo, et de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de leur famille aux Philippines.
Ces employés travaillent dans les usines de transformation du Nouveau-Brunswick pendant plusieurs mois. Ils acheminent une importante portion de leur revenu à leur famille.
La différence de salaire est très importante : un mois de travail au Canada correspond à six mois aux Philippines.
Parmi les mesures annoncées par le ministre Kenney : l'imposition de frais d'utilisation pour les permis de travail et l'augmentation du pouvoir fédéral de suspendre ces permis. Les employeurs qui embauchent des travailleurs étrangers temporaires devront en outre se doter d'un plan ferme pour passer à un effectif canadien. Ils devront payer des frais supplémentaires s'ils veulent embaucher des travailleurs étrangers.
Les modifications visent à assurer que des permis d'embauche pour travailleurs non canadiens ne soient accordés qu'une fois que tous les efforts ont été déployés pour offrir aux Canadiens la priorité sur les postes à pourvoir.
L’avocate spécialisée en immigration, Nicole Druckman, reçoit des dizaines d’appels de travailleurs et de propriétaires d’usines de transformation depuis quelques jours. Ceux-ci disent craindre de ne plus avoir accès à une main-d’œuvre étrangère.
Mme Druckman s’attend à ce que de plus en plus de demandes des travailleurs étrangers soient rejetées.
« Ça devient plus compliqué, explique-t-elle. Beaucoup de travailleurs vont avoir de la misère à remplir les documents eux-mêmes. »