Ottawa annonce une réforme du programme des travailleurs étrangers

Jason Kenney lors d'un point de presse à Ottawa, le 29 avril 2013
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le programme des travailleurs étrangers temporaires sera révisé afin de faciliter l'accès aux emplois disponibles pour les Canadiens, a annoncé lundi le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, lors d'un point de presse à Ottawa.
Le gouvernement conservateur avait promis de resserrer les règles après la controverse entourant l'embauche à la Banque Royale du Canada (RBC), qui devait remplacer 45 de ses employés par des travailleurs temporaires venus d'Inde, dépêchés au pays par une multinationale de sous-traitance. Le premier ministre Stephen Harper avait alors défendu son programme, tout en reconnaissant qu'il y avait un problème.
Parmi les mesures annoncées par le ministre Kenney : l'imposition de frais d'utilisation pour les permis de travail et l'augmentation du pouvoir fédéral de suspendre ces permis. Les employeurs qui embauchent des travailleurs étrangers temporaires devront en outre se doter d'un plan ferme pour passer à un effectif canadien. Ils devront payer des frais supplémentaires s'ils veulent embaucher des travailleurs étrangers.
Les travailleurs étrangers temporaires ne seront par ailleurs plus payés 15 % de moins que les employés canadiens, a assuré le ministre Kenney. Cette disposition introduite l'année dernière par le gouvernement conservateur n'était de toute façon qu'un « projet pilote », a ajouté le ministre.
Les modifications visent à assurer que des permis d'embauche pour travailleurs non canadiens ne soient accordés qu'une fois que tous les efforts ont été déployés pour offrir aux Canadiens la priorité sur les postes à pourvoir.
Le gouvernement avait indiqué lors de l'annonce du budget, en mars, qu'il ferait des changements au programme, qui sont inclus dans la loi de mise en oeuvre du budget.
Le nombre de travailleurs étrangers temporaires - dont font partie les personnes embauchées pour les récoltes, pour travailler dans l'industrie touristique, les travailleurs d'usine, ou les professionnels hautement qualifiés - est passé de 186 753 en 2001, à environ 446 847 en 2011.
Le nombre de plaintes concernant des Canadiens qui essuient un refus d'emploi parce que l'employeur préfère la main-d'oeuvre étrangère serait d'ailleurs en constante augmentation.
Des changements « mineurs »
Sur les ondes de CBC, la députée du Nouveau Parti démocratique, Olivia Chow, a qualifié les changements au programme des travailleurs étrangers de « mineurs ». Selon Roger Cuzner, porte-parole libéral en matière de travail, les nouveaux frais d'utilisation ne sont rien d'autre qu'une « ponction fiscale » (tax grab).
Plus tôt en journée, le président de la Fédération des travailleurs de l'Alberta, Gil McGowan, a déclaré que le programme faisait baisser les salaires et « donnait aux employeurs un prétexte pour renoncer à leur responsabilité de former la prochaine génération de Canadiens ».
Avec les informations de La Presse canadienne