Robert Abdallah réfute une à une les allégations de Lino Zambito

Robert Abdallah met quiconque au défi de prouver les allégations de Lino Zambito contre lui.
L'ex-directeur général de la Ville de Montréal, Robert Abdallah, dément, documents à l'appui, toutes les allégations de corruption portées contre lui par l'ex-entrepreneur Lino Zambito.
Robert Abdallah, qui avait convié la presse pour s'expliquer publiquement, a remis aux journalistes une série de documents de la Ville de Montréal recueillis par ses procureurs pour appuyer ses dires.
Des allégations fausses et diffamatoires, selon Robert Abdallah
Accusant d'entrée de jeu l'ex-entrepreneur Lino Zambito d'avoir tenu des propos complètement faux et diffamatoires à son égard, Robert Abdallah s'est appliqué ensuite à réfuter les allégations de corruption portées contre lui.
L'ancien entrepreneur en construction et propriétaire d'Infrabec a déclaré le 2 octobre dernier, à la commission Charbonneau, qu'en 2005 on lui avait imposé le fournisseur de tuyaux Tremca pour la réalisation de travaux d'égouts dans l'est de Montréal.
Selon Lino Zambito, la facture du fournisseur Tremca avait été majorée de 300 000 dollars, une somme qui, selon lui, devait ensuite être remise à Robert Abdallah, à l'époque directeur général de la Ville.
Piqué au vif par ces allégations, Robert Abdallah a affirmé et répété qu'il n'avait jamais reçu un sou de la firme Tremca dans cette affaire.
« Il [Lino Zambito] dit que quelqu'un lui a dit que quelqu'un lui avait dit que 300 000 $ allaient à Robert Abdallah. Je mets au défi quiconque de venir me regarder pis de m'affirmer avec des preuves qu'il m'a donné une cenne! »
Des faits qui contredisent la version de Zambito
Il a également mis au défi à plusieurs reprises « n'importe quel corps compétent » de faire les vérifications, avec son entière collaboration, et d'apporter une quelconque preuve qu'il avait mal agi dans ce dossier.
Faisant plusieurs fois référence à des documents remis aux journalistes, Robert Abdallah a démontré que la chronologie des événements rapportés par Lino Zambito ne correspondait par ailleurs pas à celle des documents municipaux concernant ces travaux.
L'ex-directeur général de la Ville a ensuite expliqué que nulle part dans les documents d'appel d'offres la Ville n'avait exigé l'utilisation de tuyaux TBA de la firme Tremca pour la réalisation des travaux, comme l'a pourtant déclaré Lino Zambito à la commission Charbonneau.
Toujours documents à l'appui, Robert Abdallah a mis les journalistes au défi de trouver les 500 000 $ d'avenants qui, selon Lino Zambito, auraient été approuvés par la Ville de Montréal dans ce contrat et dont il aurait touché 300 000 $.
Tremca se défend aussi
Par voie de communiqué, Michel et Éric Caron, de Groupe Tremca déclarent « qu'ils n'ont jamais versé un pot-de-vin ou une ristourne quelconque directement ou indirectement à qui que ce soit pour obtenir la commande de Infrabec »pour la fourniture de tuyaux que l'ex-entreprise de Lino Zambito a donnés à Groupe Tremca dans le cadre du projet de construction d'un égout collecteur sanitaire sur la rue Sherbrooke est, attribué à Infrabec en 2005. Ils disent aussi n'avoir aucune connaissance de pots-de-vin ou de ristourne versés à quiconque.
Ils ajoutent qu'ils « n'ont eu aucune discussion avec M. Abdallah au sujet de ce projet et (qu')ils n'ont aucune connaissance d'une intervention quelconque de la part de M. Abdallah ».
Interrogé par les journalistes sur les raisons qui auraient pu porter Lino Zambito à faire de telles déclarations à son endroit, Robert Abdallah a déclaré n'en avoir aucune idée.
Rappelant qu'il avait lui-même mandaté en 2004 une firme indépendante pour vérifier la conformité des appels d'offres et des soumissions à la Ville de Montréal, Robert Abdallah a supposé que certains entrepreneurs n'avaient peut-être pas apprécié la mesure.
Un homme « convoité »
Rappelons qu'en 2007 Robert Abdallah avait été le choix du gouvernement conservateur de Stephen Harper pour occuper le poste de président du Port de Montréal, une agence fédérale. M. Abdallah n'avait finalement pas obtenu ce poste malgré l'insistance dans ce dossier du conseiller politique pour le Québec du premier ministre Harper, Dimitri Soudas.
Les conservateurs avaient été accusés à l'époque d'ingérence dans le processus de nomination du PDG du port de Montréal.
Selon des informations obtenues à l'époque par Radio-Canada et le le Globe and Mail, la Ville de Montréal ainsi que l'entrepreneur en construction Tony Accurso et Bernard Poulin, président du groupe de génie-conseil SM, auraient aussi fait pression dans ce dossier en faveur de la nomination de M. Abdallah au port de Montréal.