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L'entrepreneuriat au féminin au Manitoba : l'accès au financement demeure un défi

Femmes d'affaires

Photo : iStockphoto

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Interrogées sur les défis qu'elles ont dû affronter, des Manitobaines qui se sont lancées en affaires relatent principalement leurs difficultés d'obtenir du financement.

Artiste culinaire, Joanne Gobeil a lancé son service de traiteur, Fried Green Tomatoes, il y a deux ans. Cette mère au foyer, dont le mari est également entrepreneur, estime qu'il a été plus difficile pour elle de se lancer en affaires.

« Malheureusement, la banque ne voulait vraiment m'offrir aucun [prêt] à cause que je n'avais pas de finances. J'étais restée à la maison pendant 10 ans, avec mes enfants. Et puis, je n'avais pas de crédit derrière moi, pas de background », raconte-t-elle.

Mme Gobeil a déniché une bourse de 15 000 $ grâce à un concours d'entrepreneuriat, mais son mari a tout de même dû assumer la responsabilité de son prêt.

Le financement, l'obstacle numéro 1

Selon une étude de 2007 d'Industrie Canada, les femmes ont moins facilement accès au financement que les hommes, en raison de la taille de leur entreprise, de leur manque d'expérience en gestion et d'un dossier de crédit moins convaincant, voire inexistant.

Même si l'écart tend à disparaître, les femmes éprouvent généralement plus de difficulté à se faire approuver pour un emprunt que les hommes. Selon l'étude, le taux d'approbation pour les femmes est de 85 %, contre 96 % pour les hommes.

« Généralement, il existe une plus grande confiance et une meilleure crédibilité pour un entrepreneur masculin, ou pour un homme qui veut promouvoir un projet, que pour sa contrepartie féminine », explique Sandra Altner, PDG du Centre d'entreprise des femmes du Manitoba.

Une autre femme d'affaires avec plus de 30 ans d'expérience, Anne-Marie Lussier, affirme aussi que son mari a dû l'aider pour la création de sa firme Prairie Computers, dans le quartier Saint-Boniface de Winnipeg.

Pour leur part, trois soeurs copropriétaires depuis cinq ans d'un magasin de bijoux ont dû mettre leurs maisons en garantie pour acheter l'immeuble où se trouve leur commerce.

« Si n'avions pas eu nos maisons, il aurait fallu aller à travers les octrois. Là, [le taux d'] intérêt est plus élevé, ça veut dire que tu commences déjà un pas en arrière », déplore Jojo Colliou, qui exploite l'entreprise Poco créations & Beads avec ses associées.

Mme Colliou se souvient qu'elles ont dû se munir de cartes de crédit personnelles, afin de s'approvisionner en perles et en bijoux, avant l'arrivée des premiers clients.

Les femmes voient leurs affaires différemment des hommes

La PDG du Centre d'entreprise des femmes croit que le principal défi des femmes en affaires est leur capacité à faire croître leur entreprise.

Une des explications, selon Sandra Altner qui s'appuie sur une étude de son centre, veut que les femmes aient généralement moins confiance en elles et en leur capacité de mobiliser les ressources nécessaires.

Des chercheurs d'Industrie Canada concluent qu'une des raisons du retard de rendement de plusieurs entreprises dirigées par la gent féminine est la nature même de ses entreprises : plus petites, et actives dans des secteurs à plus faible potentiel de croissance.

En outre, les hommes verraient leurs entreprises comme un atout professionnel, et les femmes comme un reflet de leur identité, justifie Mme Altner.

« Votre commerce grandit différemment, selon que vous le voyez comme quelque chose d'extérieur à vous-même, ou comme un reflet de ce que vous êtes », conclut-elle.

D'après un reportage de Gabrielle Sabourin, à ne pas manquer au Téléjournal Manitoba, le 17 octobre à 18 h

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