La crise entre Pékin et Tokyo autour d'un archipel contesté s'envenime

Un bateau de la garde côtière japonaise aux côtés d’un navire chinois de surveillance près de l’archipel disputé
Photo : La Presse canadienne / Kyodo News
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les tensions s'avivent entre le Japon, la Chine et Taiwan autour d'un archipel disputé en mer de Chine orientale, réputé riche en hydrocarbures.
Lundi, trois navires gouvernementaux chinois ont brièvement pénétré dans les eaux territoriales de l'archipel, dont trois de ses îles sont passées sous souveraineté japonaise début septembre.
Le rachat par Tokyo de ces îles à des intérêts privés japonais a profondément déplu à Pékin mais aussi à Taiwan, qui revendiquent tous deux des droits sur cet archipel.
L'incursion maritime a été confirmée par l'agence de presse officielle Chine Nouvelle. L'organe de presse chinois a expliqué que des « bâtiments civils de surveillance » avaient effectué une patrouille de « défense des droits » sur un territoire qui appartient à la République populaire de Chine.
« Ces derniers jours, le Japon a constamment provoqué des incidents à propos du problème des îles Diaoyu, violant la souveraineté territoriale de la Chine d'une manière grave », soutient Chine Nouvelle.
Le gouvernement japonais a riposté en émettant une protestation officielle auprès de l'ambassadeur chinois à Tokyo.
Ce petit groupe d'îles situées en mer de Chine orientale, au nord-est de l'île de Taïwan, est appelé Senkaku par les Japonais et Diaoyu par la Chine.

Des Japonais manifestent contre les prétentions chinoises sur l'archipel japonais des îles Senkaku-Diaoyu
Photo : La Presse canadienne / Itsuo Inouye
Représailles et offensives diplomatiques
Lundi, le gouvernement chinois a annoncé l'annulation des cérémonies de commémoration des 40 ans de relations diplomatiques avec le Japon qui devaient avoir lieu jeudi.
Pékin a également lancé une campagne diplomatique à l'ONU, où le gouvernement chinois a déposé une carte de la mer Jaune qui amplifie sa zone économique exclusive.
En Chine, plusieurs manifestations populaires antijaponaises ont eu lieu dans les villes du pays. Des citoyens japonais qui vivent en Chine ont été pris à partie par des manifestants et des commerces japonais ont aussi été vandalisés par des Chinois en colère. De grandes entreprises japonaises telles Sony, Mitsubishi et Canon ont temporairement fermé des usines en sol chinois par crainte de représailles.
La Chine rappelle que la majorité, sinon tous les pays qui bordent la mer Jaune ont des litiges territoriaux avec le Japon. Le futur président chinois, Xi Jinping, a promis de régler les litiges territoriaux un par un avec ses voisins en échange d'investissements massifs dans l'économie et le commerce.
Envahies par les troupes japonaises lors de la Deuxième Guerre mondiale, les îles Senkaku sont demeurées sous le joug japonais après la défaite de l'Empire, car la Chine était alors plongée dans une guerre civile qui s'est soldée par la victoire des communistes.
La situation pourrait se compliquer encore davantage en mer Jaune, car une flottille de bateaux de pêche escortée par des navires de guerre taïwanais se dirige vers l'archipel des Sendaku-Diaoyu pour y revendiquer à son tour la propriété de ce territoire également réclamé par Taipei.
Tokyo reconnaît Pékin comme seul représentant de la Chine, mais entretient des relations commerciales et culturelles étroites avec Taïwan, qui fut une colonie japonaise de 1895 à 1945.
Cette querelle s'inscrit dans un ensemble de différends qui opposent le Japon à ses voisins chinois et sud-coréens, qui reprochent aux Nippons leur passé militariste en Asie.

Des Chinois manifestent devant le consulat japonais de Shanghai pour revendiquer l’archipel Senkaku-Diaoyu, le 18 septembre dernier
Photo : La Presse canadienne / Eugene Hoshiko

Avec les informations de Reuters