Washington cessera d'expulser de jeunes immigrés sans papiers

Le président des États-Unis Barack Obama dans la roseraie de la Maison-Blanche, le 15 juin 2012.
Photo : AFP / BRENDAN SMIALOWSKI

L'administration Obama assouplit ses politiques en matière d'immigration.
À quelques mois de l'élection présidentielle, l'administration du président Barack Obama a décidé de cesser d'expulser les jeunes immigrants sans papier.
Cette décision pourrait renforcer la popularité de M. Obama auprès des jeunes et des Hispaniques et ainsi être déterminante dans des États-clés comme le Colorado, le Nevada et la Floride.
La mesure s'appliquera aux mineurs qui sont arrivés dans le pays avant l'âge de 16 ans, actuellement âgés de moins de 30 ans, scolarisés et n'ayant aucun antécédent judiciaire.
La secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, chargée des questions d'immigration, a expliqué que cette mesure sera appliquée au cas par cas.
Les lois, selon Mme Napolitano, ne sont pas conçues « pour être appliquées aveuglément, sans tenir compte des circonstances individuelles de chaque cas ».
La secrétaire à la Sécurité intérieure a également évoqué un argument d'ordre économique pour justifier cette mesure, à laquelle sont opposés les conservateurs et le candidat républicain Mitt Romney.
Les lois « ne sont pas non plus conçues pour perdre des jeunes gens productifs et les renvoyer vers des pays où ils n'ont peut-être pas vécu ou dont ils ne parlent pas la langue », a-t-elle déclaré.
Solution provisoire
Les responsables ont annoncé toutefois que cette décision ne constitue pas une solution à long terme pour les immigrés illégaux.
« Soyons clairs : ce n'est pas une amnistie, ce n'est pas une immunité, ce n'est pas une voie vers la citoyenneté et ce n'est pas une solution permanente. Mais c'est la bonne chose à faire. »
Cette mesure permettra uniquement le report de deux ans de la procédure d'expulsion, mais elle pourrait être prolongée de deux années supplémentaires.
Les jeunes concernés pourront obtenir un permis de travail, mais ils ne recevront ni visa permanent ni la citoyenneté américaine, car de tels changements nécessitent l'approbation du Congrès.
Les républicains n'ont pas tardé à condamner la mesure et à accuser le président Obama d'avoir court-circuité le Congrès afin de rehausser son image politique. « Encore une fois, le président Obama et son administration ont mis la politique partisane et les migrants illégaux devant la primauté du droit et le peuple américain », a estimé Lamar Smith, représentant du Texas et président républicain de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.
Quelque 11,5 millions d'immigrés sans papiers vivent aux États-Unis et la question de leur régularisation provoque de fortes divisions politiques.
Barack Obama, qui avait obtenu lors de la présidentielle de 2008 le vote très largement majoritaire de la minorité hispanique (15 % de la population), avait promis une réforme de l'immigration lors de son premier mandat mais ne l'a pas fait une fois élu.