Manifestants en colère à Victoriaville

Le fil des événements à Victoriaville, où le congrès du PLQ s'ouvre sur fond de violence avec des affrontements entre policiers et manifestants.
La manifestation organisée à Victoriaville à l'occasion du conseil général du Parti libéral du Québec a tourné à l'affrontement et à la violence entre les policiers et des manifestants derrière le Centre des congrès.
Le rassemblement a tourné à l'émeute au moment où le premier ministre Jean Charest saluait les militants libéraux en faisant son entrée dans la salle où ils étaient réunis.
Dans un point de presse en fin de soirée, la Sûreté du Québec (SQ) a rapporté sept manifestants blessés, dont un souffre d'un traumatisme crânien. On ne craint pas pour sa vie. Quatre policiers ont été blessés, dont deux sérieusement.
La SQ a aussi annoncé quatre arrestations. Un porte-parole de la police provinciale, le capitaine Jean Finet, a promis que les personnes responsables d'actes violents seraient arrêtées.
Des boules de billard ont notamment été lancées sur les policiers, tandis que des casseurs ont lancé des pierres sur des véhicules de la SQ, brisant les fenêtres.
Un policier a été violemment frappé par des manifestants en colère au moment où il procédait à une arrestation. Un véhicule policier a tenté de lui porter secours en fonçant sur les manifestants. L'homme a finalement rejoint ses collègues de l'escouade antiémeute lorsqu'ils se sont avancés vers lui. Selon le porte-parole de la SQ, le policier se porterait bien.
Le capitaine Finet a confirmé que les policiers avaient utilisé, en plus de gaz lacrymogènes, des armes d'impact et des balles de caoutchouc contre des manifestants. Il a défendu l'intervention policière, affirmant que les forces de l'ordre avaient agi avec professionnalisme et rapidité.
Les gaz lacrymogènes se faisaient sentir jusque dans le Centre des congrès, en raison du bris de plusieurs fenêtres.
Une autre porte-parole de la SQ, la sergente Ingrid Asselin, a estimé que 1500 à 2000 personnes étaient présentes près du Centre des congrès, au plus fort de la manifestation. Une trentaine d'autobus remplis de manifestants s'étaient rendus à Victoriaville vendredi.
Vers 21 h, le calme est revenu sur le site après le départ de nombreux manifestants. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a indiqué que plusieurs autobus avaient quitté les lieux pour revenir à Montréal. L'escouade antiémeute de la SQ s'est retirée.
En réunion avec le gouvernement à Québec, le porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois, a vertement condamné les violences. Les représentants de la Fédération étudiante universitaire (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Martine Desjardins et Léo Bureau-Blouin, ont eux aussi lancé un appel au calme.
C'est la Sûreté du Québec qui était responsable de la sécurité, Victoriaville n'ayant pas de corps policier municipal.
Le maire de Victoriaville, Alain Rayes, a qualifié les événements de vendredi de « malheureux ». Il a évoqué des « gestes regrettables » commis « par une minorité d'individus qui n'ont rien à voir avec la cause actuelle ».
M. Rayes tiendra un point de presse samedi matin pour en parler plus en détails.
Pour relire notre couverture en direct :
Le Conseil est ouvert
Le conseil général du PLQ, placé sous le slogan Ensemble pour un Québec plus grand, doit normalement permettre au parti de déterminer sa plate-forme électorale. Il s'est ouvert officiellement en soirée avec des allocutions du président du parti, Marc Tanguay, et du premier ministre Jean Charest.
À quelques heures de l'ouverture du conseil, le négociateur en chef du gouvernement du Québec dans le conflit étudiant, Pierre Pilote, a convoqué les quatre principales associations étudiantes à une rencontre en fin d'après-midi à Québec. La Fédération des cégeps, la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) et les principales centrales syndicales de la province (CSN, FTQ, CSQ) sont aussi convoquées.
La manifestation en images
À Montréal
Comme chaque soir depuis près de deux semaines, des manifestants se sont réunis place Émilie-Gamelin avant de marcher dans les rues de Montréal. Vendredi, ils étaient environ 1000 à défiler dans le calme.

Des centaines de personnes manifestent à Victoriaville pour dénoncer la hausse des droits de scolarité.