Affaire Pickton : la police ne voulait pas entendre parler d'un tueur en série en 1998

Le criminologue Kim Rossmo était détective au sein de la police de Vancouver à l'époque.
Photo : Le magazine de l'université Simon Fraser
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un criminologue a déclaré mardi matin devant la Commission d'enquête des femmes disparues qu'un communiqué de presse avait été rédigé en 1998 pour avertir le public de l'existence possible d'un tueur en série dans le quartier Downtown Eastside, mais que le document avait été rejeté par ses supérieurs deux semaines avant sa publication.
Les responsables de l'unité de crimes graves estimaient à l'époque que le communiqué était faux et inflammatoire, a expliqué Kim Rossmo.
Le document aurait été le premier signe officiel des autorités qu'un tueur rôdait peut-être dans les rues de la ville.
Cet ancien détective au sein de la police de Vancouver était un des premiers policiers à se rendre compte du nombre anormalement élevé de femmes disparues depuis 1996 dans le quartier le plus pauvre de Vancouver.
« Une prostituée de rue est une victime parfaite. Sa disparition inquiète moins la police, les médias et la communauté que celle d'un enfant ou d'une personne issue de la classe moyenne », a déclaré M. Rossmo devant la commission.
Le témoignage de M. Rossmo se poursuit mardi après-midi.
La Commission d'enquête sur les femmes disparues, présidée par le juge à la retraite Wally Oppal, doit publier son rapport final le 30 juin 2012.
Elle tente de comprendre pourquoi les policiers de Vancouver n'ont pas réussi à arrêter plus tôt le tueur en série Robert Pickton condamné à vie en 2007, pour le meurtre de six femmes.