L'Iran teste des missiles sur fond de nouvelles sanctions

L'Iran a tiré un missile de moyenne portée lors de manœuvres navales près du détroit d'Ormuz.
Photo : Reuters
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après que Washington eut annoncé de nouvelles sanctions contre l'Iran, la République islamique a tiré dimanche un missile de moyenne portée lors de manoeuvres navales près du détroit d'Ormuz, où transite environ un tiers du trafic maritime pétrolier mondial.
« Ce missile de moyenne portée surface-air est équipé de la technologie la plus récente pour combattre les cibles furtives et les systèmes intelligents qui tentent d'interrompre la trajectoire du missile », a indiqué l'amiral Mahmoud Moussavi, précisant qu'il s'agissait du premier test de ce type de missile, « conçu et fabriqué » en Iran.
Les manoeuvres navales, entamées le 24 décembre dernier, se déroulent aux abords du détroit d'Ormuz, que Téhéran a menacé de fermer en cas de sanctions internationales contre les exportations pétrolières iraniennes.
« À partir de [lundi] matin, une majorité de nos unités navales - de surface, sous-marine et aérienne - vont se positionner selon une nouvelle formation tactique destinée à rendre impossible le passage de tout navire par le détroit d'Ormuz si la République islamique en décide ainsi », a déclaré l'amiral, cité par l'agence officielle Irna.
Nouvelle avancée nucléaire revendiquée par Téhéran
La télévision iranienne rapporte par ailleurs que le pays a fabriqué et testé avec succès des barres de combustible destinées à être utilisées sur ses sites nucléaires. Fabriquées avec de l'uranium naturel, elles auraient été introduites dans le coeur du réacteur de recherche nucléaire de Téhéran.
« Cette grande réalisation va contrarier l'Occident, parce que les pays occidentaux espéraient que l'Iran ne serait pas en mesure de produire des plaques de combustible nucléaire », a indiqué de son côté le journal Tehran Times.
Sur fond de tensions
Ces tests de missiles surviennent au moment où les pays occidentaux accentuent leurs pressions sur l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé. Les États-Unis et d'autres gouvernements occidentaux soupçonnent l'Iran de développer l'arme atomique sous le couvert d'un programme nucléaire civil. Après huit ans d'enquête sur l'Iran, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a publié un rapport indiquant que le pays avait travaillé à la mise au point d'une arme nucléaire, des allégations rejetées par Téhéran.

Un Iranien saute d'un hélicoptère lors de manoeuvres navales dans le détroit d'Ormuz, le 30 décembre 2011.
Photo : AFP / ALI MOHAMMADI
Le président américain Barack Obama a annoncé samedi une nouvelle loi, aussitôt dénoncée par Téhéran, sanctionnant les institutions financières qui traitent avec la banque centrale iranienne.
Le président de la Chambre de commerce iranienne, Mohammad Nahavandian, les a qualifiées d'« injustifiables » et a soutenu qu'elles auraient des conséquences pour les États-Unis.
« La nation iranienne et tous ceux qui sont impliqués dans des activités économiques et commerciales trouveront d'autres moyens pour contrer ces mesures », a-t-il indiqué, ajoutant que « ces sanctions ne modifient en rien les prises de position politiques de l'Iran ».
Le numéro deux des Gardiens de la révolution, le général Hossein Salami, a de son côté soutenu que « si les intérêts vitaux de notre pays sont menacés par l'ennemi, nous répondrons à la menace par une menace de notre part sur plusieurs fronts ».
D'autre part, le négociateur en chef iranien Saïd Jalili a déclaré samedi être prêt à reprendre les pourparlers avec les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne sur son programme nucléaire.
Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters