Deux explosions font 44 morts et 166 blessés à Damas

Les attentats ont été commis grâce à des voitures Les attentats ont été commis avec des voitures piégées, selon la télévision d'État syrienne.
Photo : AFP / LOUAI BESHARA
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au moins 44 personnes sont mortes et 166 autres ont été blessés à Damas, dans deux attentats à la voiture piégée perpétrés contre deux immeubles du quartier de Kafar Soussé abritant des forces de sécurité du régime de Bachar Al-Assad.
Selon la télévision d'État, porte-voix du régime syrien, « un siège de la sécurité de l'État et une des branches des services de sécurité » ont été attaqués à quelques minutes d'intervalle par « des kamikazes à bord de voitures piégées ». L'attaque, dit-elle, serait l'oeuvre d'Al-Qaïda.
Des témoins rapportent qu'une voiture a tenté de forcer l'entrée de l'enceinte du siège de la sécurité de l'État et qu'une autre a explosé devant un bâtiment des services de sécurité dans le même quartier.

Des membres des forces de sécurité réagissent avec colère aux attentats.
Photo : AFP / LOUAI BESHARA
Un journaliste syrien qui habite le quartier, Nidal Hamidi, a déclaré à Associated Press que les vitres des immeubles ont volé en éclat dans un rayon de 200 mètres.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme, un groupe d'opposition basé à Londres, confirme que deux explosions ont eu lieu dans la capitale syrienne, « suivies par des tirs nourris dans les environs du quartier général des services de renseignements ».
Ces attentats sont sans précédent depuis la guerre que le président Hafez Al-Assad, père de l'actuel chef d'État, et les Frères musulmans se sont livrée dans les années 1980.
La Grande-Bretagne a condamné ces attaques, demandant aux autorités syriennes de tenir ses engagements à l'égard de la Ligue arabe. Le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, chargé du Moyen-Orient, Alistair Burt, a en outre signalé sa « profonde inquiétude » sur la situation en Syrie.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est également dit « très inquiet » de l'escalade de la violence dans ce pays, et a appelé le régime à mettre « complètement » en oeuvre le plan de sortie de crise de la Ligue arabe.
Ces attentats se produisent au lendemain de l'arrivée à Damas d'une première délégation de la Ligue arabe chargée de préparer la venue de la mission d'observation de l'organisation.
L'agence égyptienne Mena a rapporté vendredi qu'un premier groupe d'une cinquantaine d'observateurs partira lundi pour la Syrie. La mission travaillera sous la direction du Soudanais Mohamed Ahmed Moustafa al-Dabi, un général impliqué dans les conflits nord-sud au Soudan et au Darfour.
Le ministre des Affaires étrangères syrien Walid Mouallem a déjà déclaré qu'il s'attendait à ce que la mission confirme les dires du gouvernement, selon lesquels il est en lutte contre des « terroristes armés » plutôt que des manifestants pacifiques.

Des membres de la délégation de la Ligue arabe se sont rendus sur les lieux de l'attentat.
Photo : AFP / LOUAI BESHARA
Les Nations unies estiment que plus de 5000 civils ont été tués par les forces de sécurité syrienne depuis le début du soulèvement populaire contre le régime du président Al-Assad, à la mi-mars. Le régime recense pour sa part 2000 morts parmi ses différents services de sécurité.
Depuis quelques semaines, le conflit prend des allures de guerre civile, avec de nombreux accrochages opposant les forces de sécurité à des déserteurs de l'armée.
L'Armée syrienne libre, basée en Turquie, ne cache pas qu'elle préconise la force pour déloger Bachar Al-Assad du pouvoir. Des affrontements violents sont notamment rapportés dans les provinces d'Idleb, de Homs et de Deraa.
Les explosions à Damas relèguent au second plan les manifestations qui ont lieu chaque semaine après la prière du vendredi, malgré la répression.
La manifestation d'aujourd'hui se déroule sous le thème du « permis de tuer ». Les opposants soutiennent que le régime a gagné du temps en acceptant la mission d'observation de la Ligue arabe, afin d'éviter qu'elle ne saisisse le Conseil de sécurité de l'ONU.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters